“La Corse bronze…” par A Manca

UnitaInfurmazione 17 June 2011 Comments Off on “La Corse bronze…” par A Manca

La plage s’étire mollement entre mer et ciel. Sur le sable, vacanciers et résidents s’abandonnent malgré la moiteur pénétrante qui les oppresse. Oubliées les difficultés du quotidien, les préoccupations mesquines du monde du travail, l’angoisse du mois qui n’en finit plus de durer, symétrique inverse d’une paie qui n’en finit plus de fondre. La Corse aux mains calleuses bronze toute à son insouciance arrachée en ce long week end de Pentecôte au rabougrissement des jours qui passent.

Trève dérisoire et de courte durée ! La bourgeoisie corse triomphante associée aux colons sans vergogne étale avec indécence sur une autre plage plus coquette et moins bondée les colifichets balnéaires, rançon de la domination des uns sur la triste vie des autres. Pendant ce temps, en ville, les luttes s’organisent, les travailleurs du secteur de la Santé veulent résister au nouvel ordre colonial qu’on leur impose depuis Paris, de précarité sanitaire en restrictions budgétaires. Ils refusent de subir la tyrannie de l’argument comptable face aux besoins humains fondamentaux.

Se soigner ne peut pas, ne doit pas devenir un luxe, un produit dont la qualité va dépendre des revenus de chacun. Alors, on investit les lieux, on se réapproprie l’espace dédié à la santé publique que l’on occupe. L’occupation de l’ARS devient un mois durant le symbole de la résistance de ceux qui veulent pouvoir vivre et se soigner dignement sur leur sol sans ajouter à l’exil économique, l’exil sanitaire. Dans les Palais du pouvoir local, le marchand de sable est passé. Le contremaître de l’entreprise ARS veille au grain cependant.

Il est mandaté pour dire non avant que quiconque ouvre la bouche et récite les yeux fermés tous les credo et les confiteor du sarkozysme ultra-libéral. Ne pouvant souffrir les Hommes libres, il va jusqu’à lâcher les chiens sur les soignants. L ’écho des aboiements parvient-il jusqu’à la plage la moins coquette ? Le grondement des cerbères les tirera-t-il de leur torpeur ? Faisons le pari audacieux que la Corse qui bronze et se régale des « délices de Capoue » repliera les serviettes et désertera la plage pour gagner Samedi le coeur d’une ville en ébullition.

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