Le jeudi 8 novembre 2012 [18h30] (www.unita-naziunale.org) : Cet après midi des jeunes corses se sont réunis devant la sous préfecture de Corti, en soutien à Aurore Martin, militante de Batasuna, interpellée le 1er novembre et déportée dans une prison Espagnole. Ils se sont aussi mobilisé pour dénoncer les propos du Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui lors d’une interview dans un journal Espagnol, à pris une position contre le rapprochement des prisonniers politiques corses.
Dans le même temps sur Ajaccio, Corsica Libera, par la voie de son élue, Véronique Sciaretti, posait une question orale à l’exécutif de l’Assemblée de Corse, sur le rapprochement des prisonniers politiques qui tardait à se réaliser pour la dizaine de militants incarcérés loin de leurs proches.
Voici le texte des jeunes lors de la mobilisation de cet après midi.
Nous, jeunesse nationaliste, avons décidé de prendre la parole aujourd’hui afin de dénoncer un acte que nous jugeons intolérable, inacceptable, au sein d’un état se revendiquant « Pays des Droits de l’Homme ».
Nous avons assisté par voie de presse à l’arrestation et l’extradition d’Aurore Martin, militante de Batasuna, parti politique basque illégal en Espagne, mais pourtant bien légal en France. Les autorités hexagonales ont choisi d’appliquer le mandat d’arrêt européen à l’encontre d’une jeune femme dont le seul tort est de croire à un avenir meilleur pour son peuple, et de militer au sein d’une organisation publique légale. C’est également notre cas. Peut-on lui reprocher d’avoir assisté aux réunions publiques d’un parti politique et d’avoir rédigé un article dans un journal ? Certainement pas.
Aujourd’hui, Aurore Martin est incarcérée dans une prison espagnole, où il est dénoncé depuis longtemps les excès et abus en termes de traitement des prisonniers, notamment basques. L’Etat français a choisi d’appliquer sur son territoire les lois du voisin, sans aucun scrupule, se servant d’arguments utilisés par la justice espagnole pour justifier une arrestation et une extradition qui n’avaient pas lieu d’être.
Aurore Martin n’est qu’une militante basque parmi tant d’autres, victime d’un système qui qualifie de « terrorisme » à tort et à travers toute volonté d’émancipation.
Face à un gouvernement qui fut qualifié de « progressiste », comportant dans ses rangs un Ministre de l’Intérieur d’origine catalane, et une ministre de la Justice ayant milité pour l’émancipation de la Guyane, il eut été naturel de penser que ces pratiques sur le sol français appartenaient au passé. Pourtant, c’est à un sentiment de retour aux heures les plus sombres de l’Histoire de France que cette déportation nous fait penser.
Non loin d’arranger les choses, ce même Ministre de l’Intérieur ne cesse de jeter de l’huile sur le feu, affirmant ne pas « avoir à s’excuser », et allant jusqu’à vanter la fermeté des pouvoirs publics quant au non rapprochement des prisonniers politiques corses.
Nous n’accepterons pas qu’un seul homme décide de priver les prisonniers et leurs familles de leur droit le plus strict, celui d’être incarcéré auprès des siens.
Si nous décidons d’agir aujourd’hui, nous jeunes nationalistes, à travers un acte spontané, c’est pour dénoncer des méthodes trop souvent utilisées et depuis tant d’années dépassées. C’est l’expression d’une jeunesse qui ne reste pas sans voix lorsque l’on interpelle un individu pour avoir voulu défendre ses idées, pour un délit d’opinion. Les luttes d’émancipation des peuples sont toutes importantes pour nous, et ceux qui sont victimes de stratégies étatiques ne seront jamais seuls face à l’injustice. Les kilomètres éloignent mais les causes rapprochent.
À l’aube de l’hiver, nous réaffirmons donc notre soutien total à tous ceux qui luttent pour la reconnaissance de leurs peuples, qui sont loin de leurs terres, de leurs femmes et de leurs enfants. À tous ces prisonniers à qui l’on refuse l’application de la loi et le droit à un rapprochement familial.
L’information Corse, Corsica Infurmazione
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