#Corse – Xavier Luciani: «Il faut sauver le Couvent d’Orezza»

UnitaInfurmazione 6 September 2012 Comments Off on #Corse – Xavier Luciani: «Il faut sauver le Couvent d’Orezza»

le jeudi 5  septembre 2012 (www.unita-naziunale.org) [18h05] : Le 1er décembre dernier, Xavier Luciani interpellait le président de l’Exécutif territorial au sujet du Couvent d’Orezza et plus largement d’un patrimoine historique menacé. Pedicroce, une association a été mise en place «Terra è omi di Castagniccia» qui a pour but la sauvegarde et la restauration de ce haut lieu de mémoire, en parti détruit lors de bombardements allemands en 1943.

Pourtant, son clocher, ses fresques baroques, témoignent du passé glorieux du couvent d’Orezza auquel nous restons tous attachés. Paul Giacobbi s’était engagé à prendre des mesures. Pour Xavier Luciani, élu Femu a Corsica et membre de l’Exécutif PNC, «la CTC doit impérativement agir et faire ce qu’elle a dit en décembre 2011». Interview.

Quels commentaires t’inspirent l’initiative de l’associu «terra è omi di a Castagniccia»?

Xavier Luciani : Au regard de la situation, la pétition ne nous étonne pas, et, mieux, nous la soutenons totalement. Cette détermination est légitime à plus d’un titre, dans une des régions où le patrimoine religieux est autant lié aux grands événements historiques. Femu a Corsica salue ces hommes et ces femmes qui ont choisi de rester dans leurs villages et d’y défendre leur patrimoine et leur mémoire.

Peux-tu nous resituer la problématique?

Visiblement, il y a un blocage politique qui empêche de réaliser le projet de réhabilitation du couvent d’Orezza. J’avais pour ma part été alerté en novembre 2011 par le président de l’association et avais donc posé une question orale à la session du 1er décembre 2011 au président de l’exécutif sur l’état d’abandon manifeste de l’édifice. Il symbolise le paradoxe dans une Castagniccia si riche en monuments. Et si on se penche plus précisément sur l’histoire de ce couvent, qui est intimement lié aux grands épisodes de la révolution corse et au siècle des lumières, on ne peut que s’interroger à ce jour sur l’absence d’initiatives de toutes les collectivités.

Quelle était précisément l’argumentaire de ta question?

Nous y évoquions les compétences de la CTC en la matière, puisque depuis la loi du 22 janvier 2002, notamment dans son article 9, c’est l’Assemblée de Corse qui définit et met en œuvre la politique culturelle, et qu’elle conduit les études et définit les actions qu’elle entend mener en matière de patrimoine protégé et de travaux de conservation et de mise en valeur des monuments historiques. C’est dans ce droit fil que j’ai rappelé que ce couvent reste le seul couvent de Castagniccia à ne pas être classé monument historique – la Haute-Corse en compte 94 dont tous les autres couvents de Castagniccia (Zuani, Sant’Antone, Alisgiani, Cervioni, Merusaglia et Boziu). Dans un second temps, nous avons souligné trois points essentiels de la fameuse «feuille de route» culturelle et patrimoniale présentée par Paul Giacobbi qui faisait de la culture et du patrimoine des enjeux majeurs. Il s’agit d’abord de la mise en réseau dans le cadre d’une politique patrimoniale des lieux de mémoire, des centres d’interprétation et musées, de la mise en route du « pôle pour la conservation- restauration des monuments » qui doit assurer un accompagnement juridique, technique, administratif et scientifique et enfin de la mise en place de l’observatoire de la culture et du patrimoine qui a pour tache de faire un recensement général de ce patrimoine matériel. Pour finir, la question rappelait que cette même assemblée de Corse, en date du 30 juin 2005, avait décidé de multiplier ses moyens, proposant une aide pouvant s’élever à 85%. Rappelons aussi que cette question était doublée d’une motion votée à l’unanimité.

Au-delà de cet aspect patrimonial, quel intérêt ?

Je répondrai par une question: avons-nous encore besoin de dire qu’il s’agit, dans ce cas comme dans tant d’autres, d’un effort essentiel, celui du développement local, de la valorisation économique, de la mise en synergie des acteurs de terrain, de la nécessaire cohérence des projets patrimoniaux et territoriaux, le tout en en liaison avec tous les partenariats, communes, intercommunalités, associations, etc.?

Quelle avait été la réponse de Paul Giacobbi ?

Pour faire court – la réponse complète est sur le site de la CTC – elle concluait à la légitimité de la question «au vu de ce que ce monument, malheureusement non classé pour l’instant, porte comme éléments de notre histoire. Il va sans dire, que la Collectivité Territoriale apportera son ingénierie à toute initiative allant dans le sens de la mise en valeur de ce monument. Dans cette perspective, je vous informe que nous solliciterons les collectivités locales intéressées, dès le premier semestre 2012, aux fins d’établir un diagnostic de cet édifice sur les plans juridiques, techniques et économiques. Au vu, des résultats de cette première analyse, nous établirons un programme de valorisation concerté.». Or, depuis, plus de 8 mois se sont écoulés et toujours rien. La responsabilité de la CTC est engagée; qu’elle passe rapidement du discours aux actes…

Quels étaient les termes de ta motion votée à l’unanimité?

En fait, l’Assemblée de Corse décidait de «mobiliser tous ses services spécialisés pour aboutir à court terme à un règlement de la question foncière permettant de lancer une campagne de restauration de l’édifice d’Orezza» et demandait «officiellement le classement en monument historique du Couvent d’Orezza (commune de Pedicroce)». Rien que ça… et le 2 décembre 2011…

Alors, quelles perspectives pour le couvent d’Orezza ?

Femu a Corsica interpellera de nouveau l’Exécutif Territorial dès les prochains jours sur la question du couvent d’Orezza. Oui, il faut sauver le couvent d’Orezza mais notre devoir est aussi de réussir à sauver tant d’autres monuments, sites ou édifices. Je crois essentiel d’élargir à l’ensemble de la problématique. Que ce soit en matière de patrimoine matériel ou immatériel, nous sommes dans une course contre le temps. Par la même occasion, nous demanderons que les points évoqués dans la fameuse feuille de route, dont on ne souhaite pas qu’elle s’envole dès les premières tempêtes de l’automne, ne soient plus des mots mais des outils au service de la mémoire et du patrimoine du peuple corse.

blog PNC

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