#Corse – Une vraie nuit bleue qui reste en attente de revendication

UnitaInfurmazione 12 May 2012 Comments Off on #Corse – Une vraie nuit bleue qui reste en attente de revendication

S’il y avait eu le premier début de commencement d’un tag « FLNC » sur l’une des villas plastiquées, le sigle de l’organisation clandestine aurait fait les gros titres. Mais en l’état, on peut juste dire que la série d’attentats de la dernière nuit a la couleur, l’odeur et même le goût d’une nuit bleue concoctée par le « Front ».

Photo non libre de droit

Lotissement détruit FAUTEA Année 90 Action FLNC

On a une unité de temps. Avec des bombes qui explosent de manière bien disciplinée, entre 2 et 3 heures du matin. Une unité de lieu. Le littoral dévolu au tourisme est visé du Cap Corse à l’Extrême-Sud en passant par la Balagne. Et une unité d’action. Toutes les « cibles » sont des résidences secondaires – à part la voiture de location garée devant une résidence secondaire de Porticcio. On a aussi un score un peu plus élevé en Haute-Corse qu’en Corse-du-Sud (neuf à cinq). Trois attentats dans le Cap, deux en Balagne, un sur la Costa Verde, un à Lucciana, un à Ponte-Novu, un dans le golfe d’Ajaccio et quatre dans l’Extrême-Sud. On pourrait presque déjà imaginer le communiqué de revendication dénonçant la spéculation immobilière et la colonisation de peuplement. Des mots d’ordre qui sont ceux du FLNC (quel que soit le canal) depuis plusieurs années déjà.

Mais sur aucun des lieux des dix attentats, on n’a retrouvé la plus petite trace d’une signature. Ce qui induit qu’il faudra attendre un autre mode de revendication pour attribuer ces actions à une organisation quelle qu’elle soit.

On se rappelle, en effet, qu’au cours des mois qui ont précédé, l’abus du tag avait pu prêter à confusion. Le mouvement clandestin qui est à l’origine des attentats de la nuit écoulée préfère peut-être maîtriser sa communication et assumer en bloc l’ensemble de ses actions dans le cadre d’une revendication groupée et officielle.

Avant saison ou post-élection ?

La date de cette mini-nuit bleue doit-elle quelque chose au hasard ? Il est permis d’en douter. Mais il serait particulièrement hasardeux d’avancer une hypothèse comme certaine.

Il y a, bien évidemment des modalités pratiques. Il est plus simple de commettre des attentats avant la pleine saison. Au printemps, les résidences sont souvent inoccupées et les localités peu fréquentées permettent de se déplacer dans l’île en toute discrétion. On peut également considérer qu’agir dans l’avant saison est un moyen de « faire passer un message », à tous ceux qui voudraient venir en vacances dans l’île.

On ne peut cependant pas occulter l’actualité politique. La Corse – partie intégrante de la République française – a un nouveau président depuis moins d’une semaine.

Au cours de la campagne électorale, les thématiques chères aux nationalistes ont été très peu abordées. Notamment par François Hollande.

Certes, le président nouvellement élu a assuré qu’il ratifierait la charte des langues minoritaires. Mais il a – semble-t-il – réfuté par avance toute nouvelle avancée institutionnelle. Et ne s’est pas vraiment prononcé en matière de développement de l’île ou sur le sort des « prisonniers politiques ». Ces attentats sont-ils un « message » à l’attention du nouveau président de la République et de son futur gouvernement ? S’inscrivent-ils dans une actualité judiciaire ? Cela reste à déterminer.

La section C1 saisie

Il est clair cependant que, quels que puissent être les auteurs de ces attentats et leurs motivations, la justice s’est déjà positionnée. La section C1 antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie, dans la matinée d’hier, de l’ensemble des dossiers. Les enquêtes demeuraient confiées aux services de la gendarmerie. Et notamment à la section de recherches d’Ajaccio.

Isabelle LUCCIONI

iluccioni@corsematin.com

Vous aimez cet article ? Faîtes-en profiter vos amis !
Faites passer l’information autours de vous en cliquant sur

Comments are closed.

error: Content is protected !!