#Corse – Quand le dossier “ADN – Carlu Santoni” n’interessait pas grand monde

UnitaInfurmazione 25 January 2012 Comments Off on #Corse – Quand le dossier “ADN – Carlu Santoni” n’interessait pas grand monde

Charles Santoni a été condamné à 28 ans de prison, il est à sa  16ième année de prison, l’Associu Sulidarità et le Comité Anti Répression puis la Commission Anti Répressive n’ont eu de cesse de défendre le rapprochement de tous les prisonniers politiques en Terre de Corse depuis plus de 10 ans, cherchant dans la société civile et politique des soutiens. A force de mobilisation sur le terrain et d’action coup de poing, le cas du rapprochement politique des patriotes incarcérés est devenu un problème incontournable de la politique insulaire et internationale ; Rencontre avec les élus de l’Assemblée de Corse, les députés de Corse, les représentants des tenants du pouvoir colonial, le soutien d’Alima-Boumédiene Sénatrice Européenne…

Pour en arrivé au rapprochement symbolique de Carlu Santoni en Mars 2011 et à la décision de Justice de lundi dernier pour le dossier ADN, il a fallu battre le pavé pendant des années, et c’est grâce aussi à la défense de Carlu Santoni, que ce dossier a pu être méné à bout. Sur ce dossier, en dehors du soutien historique de sa famille politique, la LDH de Corse a brillé par son absence.

Il a fallu se battre conte le silence des uns, les pressions des autres pour en arriver à ce double résultat, son rapprochement et cette décision de justice favorable à Carlu Santoni.

En Mai 2010, Carlu Santoni écrit une lettre ouverte à la LDH de Corse pour expliquer le harcèlement dont il était victime pour le fichage ADN croyant que le soutien d’un organisme humanitaire comme la LDH pouvait lui apporter un soutien…

Monsieur André Paccou,

Je vous ai vu plusieurs fois ce mois ci, aux informations corses et dans l’émission Cuntrastu. Vous y dénonciez les pratiques de la justice française, notament de la fameuse JIRS, heureusement qu’il y a encore des personnes qui osent dénoncer ces justices dites « d’éxception » dans ce pays.

J’ai moi même été condamné par un tribunal dit d’exception en 1999, (14ième section anti terroristes). Mais ceci n’est pas le but de ma lettre.

Je voudrais dénoncer d’autres pratiques de la justice, plus particulièrement la prise obligatoire d’ADN. Nouvelle loi qui ne me concerne pas. Puisque j’ai été mis en examen en 1996 et que depuis je n’ai commis aucun délit ou crime, j’ai donc refusé de me soumettre à cette pratique. Et bien sur je suis passé en correctionnelle pour ce refus. J’ai été condamné à 15 jours de prison ferme et 180,00€ d’amende. J’ai fait appel et je comparait à nouveau le 8 juin à la cour d’appel de PAU.

Ma défense est simple : une loi ne peut être rétroactive si elle n’est pas bénéfique à la personne à laquelle on l’applique, comme vous devez le savoir.

Le contraire est anticonstitutionnel, mais la justice française semble pouvoir aller sans problème contre la constitution quand ça l’arrange et chaque fois qu’une nouvelle loi est promue !

Je pense personnellement que c’est une atteinte grave aux droit de l’homme et du citoyen. Dans l’histoire de la France, ce cas de figure est arrivé, c’était en 1942 pendant l’occupation allemande. Le gouvernement de Vichy a rendu une nouvelle loi rétroactive pour condamner à la peine de mort des résistants communistes pour faire plaisir à l’occupant allemand. Dont plusieurs officiers avaient été éxécutés par la résistance française. N’ayant pas les vrais coupables ils voulaient faire condamner ces résistants communistes emprisonnés depuis plusieurs mois pour une simple distribution de tracts. Dans les années 80 on en a même fait un film (section spéciale). Très rarement diffusé d’ailleurs.

Alors je souhaiterai que la ligue des droits de l’homme que vous représenté en Corse dénonce cette justice rétroactive. Je ne suis pas le seul détenu dans ce cas. Beaucoup ont choisi de se soumettre par peur ou ignonance des lois. J’ai choisi de résister malgré les menaces du procureur de me retirer toutes mes réductions de peine. Au fond de moi, je n’y crois pas mais je voudrai pour une fois que la justice reconnaisse ses torts envers moi.

Veuillez croire, Monsieur, en mes sincères salutations.  »

Charles Santoni ; Prisonnier politique Corse. Condamné à 28 ans de réclusion criminelle par un tribunal d’exception.

Le 3 juin 2010 : Carlu Santoni n’a toujours pas été rapproché… Il a fait une demande de rapprochement familial pour Borgu récemment mais le RAID s’y opposera. Il faut savoir que l’Etat soutien ses hommes et la vengeance fait parti intégrante du code de procédure pénale. Il y a d’abord la lourde condamnation (sans preuve), puis l’éloignement, et enfin le non rapprochement pour des raisons « d »Etat », sans compter les amendes civiles. Charles subit ni plus ni moins qu’une vengeance d’Etat, celle de la punition, pour lui et sa famille.On se souvient notamment qu’en 2004, il est resté 9 mois à l’isolement pour une prétendue tentative d’évasion de la Centrale de Moulin. L’isolement est une forme de torture blanche ou le détenu est enfermé en cellule 22 heures sur 24 heures avec seulement 2 heures de promenade dans une petite cours grillagée hautement surveillée. La question de Charles Santoni pose néanmoins le problème de tous les condamnés à de longues peines, qu’il faudra bien un jour prendre en considération dans le cadre global d’une véritable solution politique au problème corse. A ce jour, aucune réponse de la LDH de Corse.

Le 9 Juin 2010 [10h40] : (Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org – Corse – Lutte de masse – Répression) La répression continue mais elle se situe soit devant les tribunaux soit derrière les barreaux d’une prison. Cette semaine ont eu lieu des procès en appel ou non, avec des réquisitions qui seront décidées fin juin, comme pour le procès de Jean François Gandon, secrétaire national du STC et militant de Corsica Libera pour refus d’ADN dont le procureur du Tribunal Correctionnel a requis une peine de 4 mois d’emprisonnement ferme, pour avoir refusé en 2008 lors d’une garde à vue un prélèvement d’ADN. Verdict le 22 juin. (Dossier Jeff Gandon sur Unità Naziunale. Se tenait hier aussi le procès en appel de Carlu Santoni, prisonnier politique depuis 1996, qui lui aussi avait refusé un prélèvement ADN alors qu’il est incarcéré depuis 14 ans, donc bien avant la Loi permettant ces prélèvements. C’est la défense de son avocat, Maitre Mercinier Pantalcci de dénoncer cette application rétroactive de la loi qui est selon son conseiller anti constitutionnelle et c’est pour cette raison qu’il veut saisir le Conseil Constitutionnel, du fait de la sentence probable en cas de condamnation à 15j de prison, Carlu Santoni perdrait toutes ses réductions de peine actuelle et future. Hors selon Maitre Mercinier-Pantalacci, personne ne peut être privé de liberté sans l’intervention d’un juge et sans avoir un recours possible. La cour s’est donnée quelques jours de réflexion, le verdict aura lieu le 22 juin. Toujours aucune réponse de la LDH de Corse alors que Carlu Santoni est passé devant un tribunal.

Le 24 Juin 2010 [10h51] : (Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org – Corse – Lutte de masse) Il y a des condamnations contre les patriotes corses qui sont uniquement des vengeances d’Etat comme celle de Carlu Santoni qui incarcéré sur un dossier bancal et vide depuis 14 ans subit en prison la vengeance de la justice et de son bras armé le RAID. Refus de rapprochement, demande de prise ADN à répétition, procès, procès en appel et le risque calculé par la police-justice de lui faire perdre toutes ces graces si une condamnation venait à confirmer les 15 jours de prison pour refus d’adn. Hier, mercredi se sont présentés à la prison de LAZLMEZAN des représentants de la police-justice afin de procéder à une nouvelle demande de prélèvement génétique : Prise ADN. Le responsable des gardiens s’est présenté dans la cellule de Carlu Santoni pour lui faire part de la nouvelle demande, et il est reparti avec un refus catégorique appuyé. Ce nouveau harcèlement intervient au lendemain de la réponse de la Cour d’appel de Pau qui a fait droit à la demande de Me Mercinier-Pantacci et de Carlu Santoni de Question Prioritaire de Constitutionnalité qui a été transmise a la Cour de cassation. Et pendant ce temps, la LDH de Corse prend son temps.

le 24 Janvier 2012 : Elle tellement pris son temps qu’à ce jour aucune réponse officielle à la lettre de Carlu Santoni n’ai jamais parvenu ni à Carlu ni à sa famille. Sa mère rappelait hier lors de notre réunion hebdomadaire qu’après chaque procès “ADN” de son fils, la répression se présentait dans sa celulle pour un énième prélèvement ADN que Charles refusait systématiquement.

Le Fichage ADN des patriotes Corses pendant des années n’a pas toujours eu le soutien escompté.

Azezzu Annerbatu

Ces sujets sont dans les archives de la LDH mais aucune réponse n’a pu être trouvé ni sur le site LDH Corsica, ni dans les archives de la LDH France.

LDH / FRANCE / PRESSE INTERNET / Unita-naziunale.org / 24.06.2010
Harcèlement judiciaire contre Carlu Santoni : nouvelle demande d’ADN dans sa cellule / La LDH de Corse accusée de « prendre son temps »
LDH FRANCE / PRESSE INTERNET / Unita-naziunale.org/ 24.06.2010 /

La lettre ouverte de Carlu Santoni à la LDH toujours sans réponse / La LDH devait décider de s’occuper ou non du cas de C. Santoni

Source LDH FRANCE

 

Vous aimez cet article ? Faîtes-en profiter vos amis !
Faites passer l’information autours de vous en cliquant sur

Comments are closed.

error: Content is protected !!