#Corse – Elections Législatives : Corsica Libera – Déclaration de candidature aux Législatives de Petr’Antò Tomasi et Véronique Orsini

UnitaInfurmazione 24 January 2012 Comments Off on #Corse – Elections Législatives : Corsica Libera – Déclaration de candidature aux Législatives de Petr’Antò Tomasi et Véronique Orsini

Le Samedi 22 janvier 2012 (Lutte Institutionnelle) : Ce samedi matin militants et sympathisants de Corsica Libera se sont donnés rendez-vous sur A Piazza di a Nazione à Migliacciaru. Une cinquantaine de personnes sont venus soutenir la démarche d’un jeune candidat, Petr’Antò Tomasi, ainsi que sa suppléante Véronique Orsini, tous deux membres de Corsica Libera. Le mouvement nationaliste se lance dans la campagne des Législatives afin de porter ses idées dans le domaine de la Lutte Institutionnelle. Voici l’intégralité du discours publié sur le site officiel de l’Associu lundi 23 janvier.

C’est en toute fidélité vis-à-vis de notre engagement politique en faveur de la Corse et des Corses que Corsica Libera a fait le choix d’être présent aux élections législatives des 10 et 17 juin prochains et ce, dans les quatre circonscriptions de l’île.

En ce début d’année 2012, alors que nous renouvelons nos vœux, di salute è di pace, à tous les Corses, Véronique Orsini et moi-même avons souhaité annoncer notre candidature dans la seconde circonscription de Haute-Corse en un lieu qui pour nous tous revêt plus d’un symbole : A Piazza di a Nazione in u Migliacciaru.

A Nazione tout d’abord : elle constitue le cadre naturel de notre action politique. Pour nous, il ne saurait s’agir d’un concept anachronique et excluant. La Nation est au contraire un défi de notre temps, celui de la construction de notre destin commun dans un pays frappé par une crise sans précédant : crise social, crise économique, crise identitaire, crise sociétale. Pour nous il ne saurait s’agir de la juxtaposition d’individus voire de communautés aux intérêts divergents et parfois contradictoires. Pour nous, la Nation traduit au contraire l’idée du rassemblement de tous les Corses qui souhaitent pour leur terre un développement harmonieux dans le respect de ce que nous sommes.

Migliacciaru ensuite : en 1999, après une décennie d’errements, dans le Fium’Orbu, creuset historique des luttes du peuple corse, le mouvement national a su prendre toutes ses responsabilités afin d’ouvrir la voie du rassemblement et de la paix.

Responsabilité, rassemblement, paix. Au regard de la situation actuelle, nous voulons croire que l’esprit qui anima le mouvement national il y a de cela une décennie a aujourd’hui vocation à inspirer l’ensemble de la société corse. C’est en tout cas cet esprit qui guidera notre engagement dans cette campagne des législatives.

Dépasser le stade du constat

Si au cours de l’année passée nous avons été amenés à de trop nombreuses reprises à dresser le tableau des dérives de la société corse, nous avons toujours voulu dépasser le stade du constat et avons formulé des propositions concrètes pour sortir du chaos actuel. Dans le droit fil de notre action nous disons aujourd’hui aux Corses qu’il ne saurait y avoir de fatalité, qu’un avenir meilleur est à portée de main. Il faut désormais concrétiser l’espoir que le peuple corse a manifesté lors des dernières consultations électorales et que nous percevons chaque jour.

Les enjeux de notre temps sont fondamentaux, les choix que nous ferons aujourd’hui détermineront le visage de la Corse de demain. Au plan économique, au plan culturel et sociétal, au plan social, au plan environnemental. Il est de notre responsabilité de prendre en compte les réalités de notre pays :

– des résidences secondaires occupées quelques semaines par an tout au plus qui constituent de véritables « no man’s land » pour nantis l’hiver. C’est là un non-sens économique total.

– 4 à 5.000 nouveaux arrivants par an pour un pays qui comptait il y a de cela dix ans tout juste 260.000 habitants.

Quel pays de par le monde pourrait subir de tels phénomènes, dans de telles proportions sans que cela n’engendre des bouleversements parfois extrêmement néfastes ?

Une trentaine d’homicides et tentatives en l’espace d’une seule année pour un pays de 300.000 habitants…
Une situation économique et sociale dégradée etc…

Grâce à notre légitimité populaire, lors des deux années passées, nous avons pu impulser des débats qui ont une importance primordiale pour notre avenir : en matière de lutte pour l’accès des Corses au foncier et contre la spéculation immobilière, pour l’officialité de la langue corse (citoyenneté corse), pour un PADDUC qui traduise une vision du développement économique en faveur de cette terre et de ceux qui l’habitent et la font vivre etc…

Il convient aujourd’hui de franchir un cap supplémentaire. Le temps des « feuilles de route » est désormais révolu. Les Corses ont besoin d’actes pour répondre à leurs difficultés quotidiennes.

Le sens de notre démarche aux législatives : pour une solution politique globale autour du concept de citoyenneté

Notre présence à ces élections législatives n’a bien évidemment pas pour objet de renforcer ou de combattre la majorité présidentielle que le peuple français aura désigné. Notre démarche a pour ambition de donner corps aux aspirations du peuple corse. Cela doit passer par une révision de la Constitution française. Ce défi que nous devrons relever tous ensemble donne encore davantage de sens à notre participation à ces élections. Pour notre part nous avons depuis longtemps tracé notre « feuille de route » politique.

La solution politique que nous nous engageons à promouvoir passe par une citoyenneté corse fondée sur 10 ans de résidence permanente dans notre pays, elle est la matrice de notre projet : elle conditionnerait l’accès à la terre, à l’immobilier, le droit de décider du devenir de la Corse en étant électeur, elle favoriserait l’accès à l’emploi pour les Corses comme cela est déjà envisagé en Polynésie ou en Nouvelle-Calédonie. Par ailleurs, en ramenant les prix de l’immobilier à une certaine mesure elle contribuerait fortement à lutter contre la dérive mafieuse de la société corse qui aujourd’hui prospère sur fond de spéculation, de trafic de drogue, de mainmise sur des pans entiers de notre économie.

Cette solution politique passe également par l’officialité de notre langue.
Elle passe par la reconnaissance du pouvoir législatif à l’Assemblée de Corse.
Elle passe par une réforme fiscale (transfert des impôts payés par les Corses à la CTC).

– Elle aussi par une réforme administrative ambitieuse (chambre des provinces).

– Par une politique de santé permettant l’accès aux soins pour tous. Nous saluons aujourd’hui la mobilisation exemplaire qui a eu lieu dans le Fium’orbu et qui fut couronnée de succès.

– Par une attention toute particulière en cette période de crise à l’égard des plus démunis lourdement frappés par les prix prohibitifs de la grande distribution, par la difficulté à se loger et à élever dignement leurs enfants.

– Par un accès facilité au crédit, notamment pour les petites entreprises, en mobilisant l’épargne corse (microcrédit, banque de développement…)

– Par une moralisation de la vie politique corse. (création d’un organisme chargé du contrôle des fonds publics et de l’évaluation des politiques publiques afin de lutter contre le clientélisme et se prémunir des risques de dérive mafieuse).

– Par un développement économique qui, s’il s’appuie sur le tourisme, doit permettre de pérenniser les autres secteurs d’activité, notamment l’agriculture et la pêche.

– Par une politique volontariste en faveur de l’intérieur de l’île. La question de la revitalisation du rural, dans toute sa diversité, doit sortir de la simple incantation avant d’atteindre le stade de l’irréversible. Nous ne concevrons jamais l’avenir de la Corse à travers le prisme d’un modèle français éculé. Par mimétisme malheureux « Paris et le désert français » n’est pas pour nous une perspective envisageable. Le jour où la Corse se résumera à « Bastia / Aiacciu et le désert corse » elle ne sera plus tout à fait la Corse.
Etc…

Per un’altra Corsica : un’andatura chjara

Pour réaliser ces défis, les Corses doivent envoyer des signaux forts. Comme ils l’ont fait lors des élections territoriales de 2010, comme ils l’ont fait en se prononçant librement et massivement par référendum à Siscu en faveur de la citoyenneté corse.

Pour le réussir, nous sollicitons de nouveau le soutien de tous ceux qui nous font confiance depuis des années mais aussi de tous ceux qui nous ont rejoint pour la première fois en 2010. Mais aujourd’hui nous voulons également nous adresser à tous ceux qui demain franchiront le pas du vote libre, du vote corse.

Les Corses, en politique comme ailleurs ont besoin de clarté, ils ont besoin d’entendre un discours de vérité. Ils ont, nous le ressentons quotidiennement, la volonté de rompre avec des pratiques archaïques, avec les pressions en tout genre, sur les électeurs, sur les maires, sur les fonctionnaires. Ils en ont assez des revirements de circonstances d’élus qui, affichant un jour une appartenance politique, n’hésitent pas au gré des circonstances à rejoindre une majorité contraire.

Ensemble, nous sommes persuadés qu’une autre Corse est possible. Une Corse qui rompe enfin avec les pratiques clientélaires qui gangrènent ce pays, qui rejette toute velléité de « désanctuarisation », qui récuse toute dérive mafieuse de notre société, qui réhabilite la vie et le travail des Hommes.

Il est temps de construire la paix sociale, de libérer les initiatives, d’envisager l’avenir avec sérénité.

Dateci à manu, impignatevi. Giremuci versu l’avvene. Per e generazioni d’oghje, cum’è una lascita per dumane.

Custruimu inseme, cù tutta a nostra determinazione, cù tutta a nostra fede, una Corsica Libera !

CORSICA LIBERA

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