Après les tirs essuyés par les hommes du GIGN, samedi, à Ghisonaccia, lors d’une interpellation, Corsica Libera a riposté sur les conditions de l’interpellation. Une réaction qui ne semble pas être du goût de tous les membres du parti.
Après la série d’assassinats qui a sévi dernièrement, le climat est tendu dans tous les sens du terme dans la plaine orientale.
Feu et fuite. Samedi, en pleine soirée d’orage, les hommes du GIGN se préparent à procéder à une série d’interpellations à Ghisonaccia, agissant dans le cadre d’une commission rogatoire ouverte il y a plusieurs mois. En toile de fond, les règlements de comptes liés à des affaires de machines à sous et d’intérêts immobiliers. Au cours d’une de ces interpellations, un jeune homme fait feu, avant de prendre la fuite. Les gendarmes ne ripostent pas. Aucun blessé n’est à déplorer.
Identification. Lundi, un communiqué signé Corsica libera conteste les conditions de cette action des forces de l’ordre. « Les conditions d’interpellations par un GIGN encagoulé, sans brassards d’identification, dans un 4×4 noir banalisé à 18 heures en plein orage un samedi soir, suscitent notre plus vive inquiétude », indique le communiqué du groupe nationaliste. Un texte assez flou, qui dénonce un mode opératoire rappelant le tragique précédent de 1996, à Ajaccio. A l’époque, une interpellation de militants nationalistes s’était terminée dans un bain de sang – avec la mort de René Canto, un policier, ce qui vaudra à Charles Santoni une condamnation à 28 ans de réclusion criminelle prononcée par la cour d’assises de Paris. Celui-ci a toujours affirmé que les policiers ne s’étaient pas identifiés et qu’il les avait pris pour les hommes d’une faction adverse, en pleine guerre des nationalistes.
Cavale. D’après le procureur général Paul Michel, ce samedi, les gendarmes étaient bien identifiés par un gyrophare et ont annoncé leur qualité, au moment d’intervenir. Si le parquet a tenu à répondre à ces accusations, il semble que le texte ait aussi fait grincer des dents au sein de Corsica Libera. D’après nos informations, il a été rédigé par la section du Fiumorbo, qui a pris de cours la direction du parti. Or, les hommes concernés par cette descente ne seraient pas des militants du parti. Et rien, si ce n’est la présence des deux fils de Jo Sisti, ancien dirigeant indépendantiste, ne les rattache à Corsica libera. Toujours selon nos sources, l’homme qui a tiré serait Charles-André Sisti. Contraitement à son frère Joseph, il est actuellement toujours en cavale. Parmi les trois personnes interpellées, puis mises en examen et placées en détention, se trouverait également un proche de Christian Leoni.
10/11/2011 24 Ore n°326
Par Aurélie Thépaut et Olivier-Jourdan Roulot
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