On en sait un peu plus sur la personnalité de Marie-Jeanne Bozzi, l’ancienne maire de Porticcio (Corse-du-Sud) assassinée jeudi après-midi dans sa commune. Cette femme de 55 ans a été victime d’une exécution aux alentours de 16h15, alors qu’elle venait juste de descendre de sa voiture pour se rendre au centre commercial. Des témoins ont affirmé avoir entendu au moins huit déflagrations. Les coups de feu auraient tous atteints la victime. Deux tireurs seraient à l’origine du meurtre et auraient pris la fuite en moto.
Un passé trouble
Marie-Jeanne Bozzi était bien connue dans l’île. D’abord bien entendu pour ses fonctions de premier édile de la commune de Grossetto-Prugna-Porticcio, à quelques kilomètres d’Ajaccio. Mais son mandat de maire n’était pas ses seuls motifs de célébrité. Elle avait en effet été condamnée en 2002 avec son mari pour proxénétisme aggravé. La justice lui reprochait de faire appel illégalement à des entraîneuses dans ses bars. Egalement condamnée pour fraude fiscale en 2007, une peine de prison l’avait obligée à renoncer à sa mairie.
Mais l’affaire qui pourrait avoir un lien avec son assassinat est intervenue en 2009. Le frère de Marie-Jeanne Bozzi, Ange-Marie Michelosi, était une figure bien connue du milieu corse. Assassiné en 2008, il était présenté comme l’un des principaux héritiers du dernier véritable parrain de l’île, Jean-Jérôme Colonna. Un an après la mort de son frère, l’ancienne élue avait été soupçonnée d’organiser l’assassinat d’Alain Orsoni pour venger la mort d’Ange-Marie Michelosi. Elle avait alors été mise en examen pour association de malfaiteurs avant de bénéficier d’un non-lieu.
Un changement de mentalité sur l’île
Ce nouveau meurtre sur l’île de beauté fait craindre aux autorités une recrudescence de violence. L’avocat de la victime, Dominique Mattei, indique au Parisien que « tuer une femme en Corse dénote un changement. » Quant au procureur de la République d’Ajaccio également interrogé par le quotidien, il reconnaît que la situation en Corse a évolué : « Nous assistons à une vraie dérive des modes opératoires, c’est une escalade et on se demande où elle va s’arrêter. » Le parquet pourrait confier l’enquête à la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (Bouches-du-Rhône).
Florence FlouxLe 22/04/2011
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