L’organisation indépendantiste basque Ekin, considérée par la justice espagnole comme l’appareil politique de la bande armée ETA, a annoncé sa dissolution, selon le quotidien Gara. Issue de la Coordination basque socialiste (KAS), déclarée illégale par le juge Baltasar Garzon, Ekin fut créée en 1999 comme une organisation “indépendantiste, révolutionnaire, nationale et bascophone” qui voulait “agiter la société et renforcer les luttes populaires afin de construire une nation basque moderne et compétitive”.
Sa création officielle eut lieu le 6 novembre 1999, lors d’une assemblée à Pampelune (Iruña, Navarre), à laquelle participaient quelque 2.000 personnes. Elle avait adopté le nom de l’association culturelle Ekin, fondée en 1959 par Julien Madariaga et une poignée de jeunes marxistes, qui ont été à l’origine de l’ETA. Selon la justice espagnole, l’organisation Ekin créée en 1999 était la structure politique de l’ETA, chargée de l’organisation et de la diffusion des directives de la bande armée, de la stratégie concernant la violence urbaine (“kale borroka”) et du financement de la bande armée.
La justice espagnole avait condamné en décembre 2007 des membres d’Ekin et d’autres organisations de la mouvance d’ETA à des peines allant jusqu’à 24 années de prison, peines réduites ensuite en 2009 par le Tribunal suprême. Ekin aurait décidé de sa dissolution dans le cadre du “Gudari Eguna” (jour du soldat), que les organisations de la gauche abertzale (indépendantiste) fêtent le 27 septembre en l’honneur des militants basque fusillés par Franco en 1975. Selon le quotidien Gara, la dissolution est le résultat d’un “débat très profond qui s’est produit depuis le printemps”, peu après l’annonce du cessez-le-feu de l’ETA. Les interlocuteurs d’Ekin qui ont annoncé au quotidien Gara l'”auto-dissolution” et qui vont rester dans l’anonymat pour des raisons de sécurité, ont insisté sur le fait qu’il s’agit d’une mesure “sincère et en cohérence” avec le nouveau scénario politique.
L’annonce de la dissolution d’Ekin a été saluée par le président de la Communauté autonome basque, Patxi Lopez. Sur son compte twitter, il estime que l’on est “plus proche de la fin de l’ETA”. Cette semaine, Patxi Lopez a proposé au parlement basque un rapprochement progressif des prisonniers basques à condition que la bande armée abandonne les armes de façon “définitive et inconditionnelle”.
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