Corse – Une lettre de Paul Canarelli

UnitaInfurmazione 23 September 2011 Comments Off on Corse – Une lettre de Paul Canarelli

Après la publication dans Le Monde du 27 août de l’article “Les Bergeries de la Sarkozie”, nous avons reçu de M. Canarelli la lettre suivante :

Votre article multiplie les inexactitudes sur le Domaine de Murtoli et le litige m’opposant à Anne de Carbuccia, tout en me présentant comme un homme de réseaux peu recommandable.

La visite du secrétaire d’Etat chargé du tourisme, qui n’est ni “un habitué de Murtoli” ni un “soutien haut placé”, était officielle et souhaitée par l’Agence du tourisme de la Corse. Sa visite en Corse avait pour objet la signature d’une convention entre la Région Corse et Atout France, organisme chargé de promouvoir le tourisme français à l’étranger.

Le Domaine de Murtoli, qui est une exploitation agricole proposant des prestations hôtelières, a été aménagé dans la légalité. Les bergeries ont des toits en vieilles tuiles – ceux en “lauzes” n’existant qu’en Haute-Corse ! – pour lesquels un permis de construire ou une déclaration de travaux a été déposé et délivré chaque fois que nécessaire, ce qui a été contrôlé plusieurs fois par la gendarmerie. Le sentier du littoral est praticable et fléché. Le Domaine possède deux concessions régulières du domaine maritime accordées pour deux plages avec baignade protégée et surveillée. La SARL Murtoli paye à ce titre une redevance annuelle au Trésor public. Il n’y a jamais eu d’accusations de “vol de sable sur la plage voisine”. Il n’existe aucun problème de cadastre. Le restaurant “posé sur la plage” est en réalité une ancienne cabane de pêcheur en bois, figurant au cadastre, en retrait sous les arbres, et n’est pas posé sur le domaine public.

Il n’existe pas de “guérite” à l’entrée, une bergerie réhabilitée fait office de réception. Il n’y a pas de “lourdes portes” mais un vieux portail en fer forgé. Le “pass” est la clé de l’hôtel, classiquement mise à la disposition des clients.

Il n’y a jamais eu de lâcher de “sangliers et de bécasses” : le Domaine est connu pour abriter pléthore de sangliers, et tous les chasseurs savent que la bécasse ne peut être ni élevée ni lâchée.

Quant au “plat en or”, même si je l’ai eu entre les mains, j’ai au contraire alerté l’un de mes clients (des écoutes téléphoniques le confirment), qui était intéressé par l’objet du caractère trouble de la transaction. Il l’a ainsi fait expertiser officiellement avant de le restituer. Les policiers m’ont appelé pour m’entendre à ce sujet. Je n’ai donc pas été “cueilli à la descente de l’avion”.

S’agissant du litige relatif à la vente de la “tour génoise” qui ne correspondait pas à l'”annonce immobilière” passée, elle ne m’a jamais été proposée. Je m’interroge sur la position pour le moins partiale adoptée par cet article, alors même que ni mes avocats ni moi-même n’avons été sollicités. Je m’étonne que la procédure engagée par la Safer relative à cette vente dont elle demande l’annulation, pourtant au coeur de ce dossier et dont le public est parfaitement informé, n’ait pas été évoquée.

Mon entreprise exploitant la maison avant sa vente (fait reconnu par le vendeur), j’invoque un bail commercial verbal – reconnu une première fois par la justice – pour son exploitation, et non “un droit de préemption”. C’est la Safer qui a engagé une action contre l’acheteur, le vendeur et le notaire pour contournement de son droit de préemption en matière de terres agricoles (absence de notification pourtant obligatoire), procédure jointe au dossier civil en cours.

Fort de ce bail verbal reconnu, la maison a été aménagée et louée conformément aux normes de sécurité, les “meubles” rangés devant huissier dans un local jouxtant la maison et les loyers consignés à la Caisse des dépôts. Les “nounours” n’ont jamais existé. Ma mise en examen pour menaces, extorsion de biens et vol de mobilier a ainsi été rapidement annulée. Le parquet a logiquement prononcé un non-lieu.

Dans ce litige, personne n’a volé à mon “secours”. Je n’ai pour ma part jamais été reçu à l’Elysée, contrairement à Anne de Carbuccia et à son mari.

Le Domaine est un lieu de vacances familiales serein pour une clientèle exigeante et variée, dont je ne livre jamais les noms, composée entre autres de personnalités de tous horizons et de tous bords politiques. Le choix du titre de l’article et des clients cités est donc particulièrement réducteur.

Assimiler mon établissement à un repaire de brigands et évoquer sans preuve la rencontre secrète et impossible entre le patron de l’antiterrorisme et Richard Casanova, “surpris” par Jean-Jé Colonna “cabotant en bateau” relève d’une pure fiction, qui aurait pu, dans d’autres circonstances, me faire sourire. Mais prétendre que ces événements fantaisistes se seraient déroulés chez moi du vivant de Jean-Jé Colonna me rendent coupable, pour le plus grand bonheur de certains, de recel de malfaiteur, puisqu’à cette époque Richard Casanova était recherché par la justice… Chacun appréciera.

En revanche, j’assume pleinement mon amitié avec Richard Casanova, qui a été invité ouvertement et en famille à plusieurs reprises après sa libération à partir de l’été 2007. Les policiers n’ont donc pas eu d'”intuition” sur la “carte magnétique” après sa disparition, c’est son épouse, Sandra Germani-Casanova, qui leur a expliqué à quoi elle servait. Elle sera toujours la bienvenue chez moi ainsi que ses enfants. Quant à son frère, Jean-Luc Germani, il est venu au Domaine alors qu’il n’était ni recherché ni inquiété par la justice.

L’étonnement passé, je ne peux donc qu’être scandalisé par cet article, publié deux semaines avant l’audience devant examiner l’appel de l’ordonnance de non-lieu prononcé en ma faveur, et regretter une telle instrumentalisation au service d’intérêts particuliers.

(On ne trouve effectivement des toits de lauzes qu’en Haute-Corse et les bécasses ne se “lâchent” pas. Paul Canarelli n’a pas été entendu à sa “descente d’avion” de Paris, la formulation était imprécise, mais a eu le temps de regagner le Domaine de Murtoli avant que des officiers de la PJ d’Ajaccio ne viennent lui signifier son placement en garde à vue, le 21 octobre 2010. Pour le reste, nous maintenons nos informations. Ar. Ch.)

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