Aux ghjurnate internaziunali di Corti les indépendantistes ont tenu à situer les enjeux des prochaines années, et on ne peut que leur donner raison d’apporter ainsi une indispensable clarification.
Il est vrai qu’à lire les derniers développements de l’actualité, singulièrement lors des récents débats à l’assemblée de Corse, on restait sur une impression passablement ambiguë.
Certes il est bon que sur un certain nombre de sujets les points de vue longtemps irréductiblement opposés se rapprochent: sur le développement de la langue corse par exemple ou visiblement les antagonismes ont pratiquement disparu, du moins tant que l’on n’est pas entré dans le détail des mesures à appliquer.
Le constat est moins évident pour ce qui concerne la notion de statut de résident: certes l’idée n’en est plus systématiquement rejetée, mais il est clair que le consensus risque de se gâter quand les élus entreront dans le vif du sujet. Mais là aussi, qu’importe après tout ce que réserve l’avenir, contentons nous d’apprécier le nouveau climat consensuel sans chercher midi à quatorze heures: on avisera quand le moment sera venu.
La question qui va se poser, et que pose au fond à juste titre Corsica Libera est la suivante: doit on continuer dans cette voie du consensus et considérer que si tout le monde accepte, même du bout des lèvres, les idées autrefois jugées sulfureuses de la famille nationaliste, alors “tout le monde il est devenu beau tout le monde il est devenu gentil” ?
Les limites de ce processus sont connues: en 1981 François MITTERRAND avait accepté que figure dans le préambule du statut DEFFERRE “la reconnaissance du peuple Corse”. On connait la suite: le Conseil Constitutionnel a supprimé cette disposition, ce qui n’a pas surpris le président, mais comme disait le roi Henri IV, Paris vaut bien une messe..
C’est sans doute l’état d’esprit de Paul GIACOBBI, qui n’a dans ce domaine pas plus de scrupules que François MITTERRAND et certainement moins de convictions.
Difficile de croire en effet qu’un authentique chef de clan pourrait sincèrement faire du nationalisme sans les nationalistes, mais plus difficile encore de croire que les nationalistes pourront bâtir une Corse nouvelle avec un chef de clan champion du clientélisme.
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