Au septième jour de sa grève de la faim devant les grilles du palais de justice d’Ajaccio, Ghjuvansantu Plasenzotti s’est retrouvé hier dans une situation très étrange. « Je sortais des toilettes du bar à côté quand j’ai été abordé par un homme qui m’a affirmé que mon action était vouée à l’échec et qu’il souhaitait m’aider »,relate-t-il.
Le père de famille qui continue de se battre pour faire libérer Lisandru, son fils de 22 ans, décrit cet homme : « Il faisait plus d’1,80 mètre, portait un bermuda kaki, des baskets usées une casquette noire et des lunettes de soleil très opaques comme celles des coureurs cyclistes. Il parlait avec un accent continental et m’a affirmé qu’il travaillait au tribunal ».Ghjuvansantu Plasenzotti explique qu’il a alors demandé à cette personne ce qu’elle lui conseillait de faire. « Il m’a répondu qu’il fallait que je vienne avec dix ou douze de mes amis, que je devais m’enchaîner à l’intérieur des grilles et que je devais déployer une banderole sur laquelle seraient inscrits les mots :“Sept jours sans manger, toujours pas écouté…”Il a précisé que mes amis devraient fermer les grilles pour empêcher les CRS d’entrer »,raconte-t-il un peu éberlué.
Pas une hallucination
Le gréviste de la faim considère qu’il a fait l’objet d’une « tentative de manipulation grossière » de la part d’une personne qu’il soupçonne d’appartenir à un service de police. Manifestement, Ghjuvansantu Plasenzotti n’a pas souffert d’une hallucination consécutive au manque de nourriture. Des amis à lui ont immédiatement tenté de suivre l’homme qui l’avait abordé. Mais ils se sont fait semer.
Quant aux personnes qui se trouvaient dans le bar au moment où il s’est fait approcher par l’homme à la casquette, elles disent qu’elles ont trouvé « étrange » cet individu qui n’est entré dans l’établissement que pour attendre le gréviste de la faim devant la porte des toilettes. Aucune d’entre elles n’a cependant pu entendre les paroles échangées entre les deux hommes. Le père de famille demeure persuadé qu’il s’agit bien d’une manœuvre destinée à le pousser à la faute. Et a décidé de médiatiser cet épisode, convaincu que la lutte qu’il mène contre le fichage ADN vaut tous ses ennuis à son fils.
Hier, il ne décolérait pas. « Ce qui me vexe c’est que ces types me croient assez c… pour tomber dans un piège aussi minable ! », tempêtait-il. Il est clair que cette « approche » ne peut pas être entérinée par les services de la justice. D’où provient-elle ? Il est pour l’heure difficile de le dire. D’autant qu’il y a fort à parier que l’action ne sera pas revendiquée…
Isabelle Luccioni, Corse Matin
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