La polémique sur la lettre dévoilée par le directeur central de la PJ monte d’un cran et sera tranchée par la cour de cassation
La tension est montée d’un cran hier à la sixième semaine du procès d’Yvan Colonna après le versement du courrier au dossier. Les avocats de la défense ont contre-attaqué avec un pourvoi en cassation. Qui aurait pu croire que le premier flic de France, le commissaire Christian Lothion se serait reconverti en postier douteux? En communiquant à la cour il y a dix jours la photocopie d’une lettre de menaces adressée par Yvan Colonna à Pierre Alessandri, le procès était suspendu à la décision du président Hervé Stephan. Le magistrat a tranché hier aux alentours de quinze heures. Dans son arrêt, la cour a décidé de verser les quatre feuillets rédigés en langue corse au dossier en invoquant notamment le principe de la liberté de la preuve.
Cadavres exquis et document bis
En clair, du moment qu’une pièce peut être débattue de manière contradictoire, elle peut être recevable. La missive promettait à Alessandri « la guerre » si lui ou sa femme ne le disculpait pas. Ou si les paroles à la barre n’innocentaient que mollement Colonna pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998, à Ajaccio. Elle évoquait aussi, la « haine des Français ». Des paroles qui avaient durablement marqué les magistrats professionnels de la cour d’assises spécialement composée. On pressentait que le poison instillé par ces mots aurait même suffi. Dans les coulisses du palais de justice, on murmurait que bon nombre des conseillers estimaient que la lettre aurait dû être écartée. La décision a en tout cas ragaillardi les bancs de la défense, un temps embarrassée.
source et suite de l’article : http://www.corsematin.com/article/corse/proces-colonna-la-cour-verse-la-lettre-au-dossier-la-defense-plaide-le-photomontage
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