Fabrice Leca a effectué 11 années de détention sur les 13 auxquelles il a été condamné. Mais il restera détenu à la maison d’arrêt de Borgo, malgré une décision de mise en liberté conditionnelle du juge d’application des peines de Paris. Le parquet antiterroriste a, en effet fait appel de cette mise en liberté conditionnelle. Et a été suivi par la cour d’appel de Paris.
Hier, Corsica Libera, par le biais de sa commission antirépressive dénonçait le traitement fait à son militant. L’un de ses avocats, Me Doumè Ferrari résumait la situation : « M. Leca n’a jamais fait l’objet d’aucune procédure disciplinaire, ni même de la moindre remarque tout au long de sa détention, d’abord à Fleury-Mérogis, puis à Borgo. Un travail et un logement l’attendent à sa sortie de prison. Cela nous semblait suffisant. Et cela semblait convenir au juge d’application des peines… »
Des raisons « tirées par les cheveux »
Manifestement, la cour d’appel n’a pas eu la même vue du dossier et invoque des raisons que Corsica Libera juge pour le moins « tirées par les cheveux ». La cour note, en premier lieu, que le détenu Leca n’a pas travaillé en prison. « On ne voit pas comment il aurait pu faire, s’emporte son avocat. Son statut de détenu particulièrement surveillé (DPS) le lui interdit. En revanche, il a multiplié les formations, mais la cour n’en a pas tenu compte. »
Deuxième reproche des magistrats : Fabrice Leca n’a pas remboursé les victimes. « Il doit rembourser 13 000 euros. Il en a versé la moitié sur le pécule qu’il touche en détention. Il sera plus à même de le faire s’il travaille », remarque Me Ferrari.
Troisième grief : son domicile est à Balogna et son travail dans la région ajaccienne et il ne fournit pas la preuve qu’il possède un véhicule pour aller de l’un à l’autre. « Nous ne savions pas qu’il fallait fournir une carte grise », ironise son défenseur.
Enfin la cour considère qu’il n’est pas opportun qu’il fréquente Ajaccio où les faits pour lesquels il a été condamné (mais qu’il nie) ont été commis. « Les victimes de ces faits ont quitté la Corse », rappelle Me Ferrari.
Aucune indulgence pour les plasticages de policiers
Pierre Paoli commente : « Il vaut mieux s’attaquer aux personnes qu’aux pierres ! Il y a des meurtriers et des pédophiles qui sortent plus rapidement. »
Le tort principal de Fabrice Leca (qui continue de nier les faits) c’est sans doute d’avoir été condamné pour des attentats visant la voiture de fonction et la porte de l’appartement de deux policiers du SRPJ d’Ajaccio.
Bien sûr, sa défense va présenter à nouveau une demande de mise en liberté conditionnelle « avec bracelet électronique », précise Me Ferrari. Une demande qui sera étayée en fonction des griefs énoncés par la cour d’appel. Mais cette affaire met en lumière deux choses. D’abord, il est clair que les attaques contre des policiers engendrent des peines aggravées par rapport à celles visant n’importe quel citoyen (même si aucun texte de loi ne le stipule).
Ensuite cette affaire donne du grain à moudre aux militants nationalistes qui ne cessent de répéter depuis des années qu’il existe en France des prisonniers politiques dont le sort n’a rien à voir avec le droit commun. Et que leur traitement par les services de la justice est exceptionnel du début à la fin de la procédure.
Source de l’article d’Isabelle Luccioni sur Corse matin
Informations sur sa demande et le refus de liberté conditionnelle
Dossier Fabrice Leca sur Corsica Infurmazione
Comments are closed.