Organisées – quoi qu’on en dise – dans l’urgence et l’euphorie du Grand Départ du Tour de France cycliste 2013, les opérations de dragage de la zone portuaire du golfe posent de nouveau avec acuité la réalité de sa situation, et de son évolution.
Le dragage et le déroctage influent irrémédiablement sur l’équilibre naturel du golfe. Ils affectent sa biodiversité marine comme ils participent à défigurer irréparablement son paysage. Il faut situer ces opérations dans le cadre d’un environnement soumis – depuis des dizaines d’années – à une logique économique irrationnelle qui s’est traduite par une non maitrise de l’aménagement tant portuaire, écologique qu’urbanistique.
Le symbole en est la disparition de la plage des porto – vecchiais : « U Pinettu »…
Ce qui fait de « Portoveck » la seule cité balnéaire de Corse sans plage intramuros, aberration s’il en est.
Le dragage et le déroctage s’inscrivent dans la continuité de l’absence d’un choix de développement économique prenant en considération la structuration naturelle du golfe, l’exploitation rationnelle de ses potentialités, et toute évolution régulée et maitrisée.
Ils mettent en lumière la responsabilité d’une gestion communale caractérisée par une grande négligence en matière écologique et patrimoniale. Mais il est tout autant regrettable que le conseiller général de notre canton inscrive – peu ou prou – sa politique dans la même direction…
Ces opérations de dragage et de déroctage ont pour objectif de permettre l’accueil d’embarcation dite de « grande taille », particulièrement dans le cadre immédiat de la prise en charge de la manifestation du Tour de France 2013. C’est-à-dire qu’une profondeur de 8.50 mètres sera creusée contre 5 mètres aujourd’hui. A terme ce nouveau creux – estimé à 10 hectares – sera constamment rempli des matières apportées par l’estuaire du fleuve du Stabiacciu. Il faut rappeler – pour mémoire – qu’il y a plus de 60 ans, un cargo vapeur soviétique, le « Sergo Ordjonokidze » s’était envasé dans le golfe, mettant ainsi en évidence l’éventuelle dangerosité des lieux.
Les retombées économiques du Tour de France cycliste doivent s’accompagner d’une analyse sur les éventuelles retombées – et risques – que peuvent engendrer ce choix technique d’extraction de sédiments marins et de matériels rocheux. Il faut savoir que ces actions auront de graves conséquences sur :
La qualité sanitaire du golfe. (mercure prétendument disparu et autres…)
L’activité du secteur professionnel des pêcheurs.
L’environnement humain côtier et citadin.
L’équilibre des mammifères marins et des poissons.
La préservation de l’herbier de posidonie.
Les retombées, économiques – attendues – du Tour de France 2013 ne doivent pas justifier celles catastrophiques du dragage et du déroctage. Ce sont surtout ces dernières qui conditionnent l’avenir en termes de développement durable. Quelle est la pertinence d’un choix économique qui brouille port de commerce secondaire et port de plaisance saturé, aux abords des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) du Stabiacciu, de la zone de « Sauvagie et des Quatre – chemins », et de la zone du Lavunieddu (Marina di Fiori). On y situe une activité de proximité historique – malheureusement aujourd’hui arrêtée – les salines. Tout comme une activité touristique désastreusement soumise à l’absence d’une vision identitaire, dont les effets inesthétiques et déstructurant se mêlent à la dépossession foncière et immobilière (Marina di Fiori, Piccuvaghja, route de Palumbaghja). Il faut enfin y rappeler les pollutions – récurrentes – à partir de la décharge et de la station d’épuration du Stabiacciu qui se jettent dans le golfe.
U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU déplore cette absence de vision globale du développement qui sacrifie sur l’autel de la seule rentabilité financière immédiate un patrimoine historique et naturel. Elle le déplore d’autant plus qu’elle participe à la déstructuration de notre tissu et équilibre social. Elle le déplore enfin parce qu’elle inscrit l’avenir de la cité du sel dans une logique qui, à moyen terme, condamnera une de ses potentialités économiques naturelles : le secteur touristique.
U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU condamne tout autant le dragage prochainement prévu dans le golfe que l’impossible et illusoire articulation d’un restreint port de commerce et d’un extravagant projet d’extension de port de plaisance dont la gestion échapperait à la commune. A ce sujet on peut légitimement se poser la question de la nécessité d’un port de commerce ( proximité de Bonifaziu et Prupià)
U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU refuse l’artificialisation programmée du golfe.
U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU entend défendre une toute autre logique de développement économique et social qui en la matière, doit résolument tourner le dos aux excès égoïstes et factionnels de chapelles, afin de promouvoir un projet complémentaire d’aménagement portuaire de plaisance, d’activité touristique et de pêche, d’aménagement urbain et côtier, l’ensemble prenant en compte les réalités naturelles du golfe.
U RIACQUISTU DI PORTIVECCHJU entend promouvoir un tout autre projet pour la cité du sel qui s’appuie avant tout sur son identité historique enracinée, affirmée et portée par nos familles, partagée et épousée par toutes celles et ceux qui veulent s’intégrer à notre communauté, et dans le respect de son territoire.
Corsica Infurmazione: l’information de la Corse, des Réseaux sociaux et des Blogs politiques [Plateforme Unità Naziunale]
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