Le Pays Basque s’était résolu à accepter la situation. Aurore Martin devait passer les fêtes de fin d’années dans les geôles espagnoles. Mais, comme c’est le cas depuis le début, une nouvelle décision inattendue a fait basculer le sort de la jeune militante de Batasuna.
La quatrième chambre de l’Audience nationale espagnole a accepté vendredi le recours présenté par la défense d’Aurore Martin contre l’ordre d’incarcération dicté le 2 novembre par le juge Pablo Ruz. A quelques jours des fêtes de fin d’année et après 51 jours de détention, Aurore Martin va retrouver le Pays Basque. Comme l’arrestation de la jeune femme avait indigné la population, l’annonce de sa libération conditionnelle a engendré une large vague de satisfaction. Dépassant les frontières politiques et territoriales (cf. encadré).
La décision de l’Audience nationale fixe deux clauses à la libération conditionnelle de la jeune femme. Aurore Martin doit d’abord bénéficier d’une domiciliation dans l’Etat espagnol. “Il s’agit d’une adresse pour recevoir les convocations”, précise Amaia Recarte, avocate d’Aurore Martin, qui ajoute que “cela ne l’oblige en rien à vivre dans l’Etat espagnol”.
Seconde condition, la jeune femme doit payer une caution de 15 000 euros.
Deux points de collecte
Pour récolter l’argent nécessaire et constituer deux points de collecte, les soutiens d’Aurore Martin n’ont pas traîné. “Plus tôt cette somme sera récoltée, plus tôt Aurore sera parmi nous. Le temps presse, nous avons besoin de l’aide de toutes et tous”, précise Batasuna qui organise ce samedi matin, entre 9 heures et 11 heures, deux rendez-vous : à Bayonne au Café des Pyrénées et à Saint-Jean-Pied-de-Port au bar Kalaka.
Appels à poursuivre la mobilisation
– Batasuna : “Il ne fait aucun doute que si la mobilisation n’avait pas été aussi grande, Aurore aurait encore eu à subir de long mois dans les prisons espagnoles. Aurore sort, mais il reste encore 600 prisonniers politiques basques éparpillés aux quatre coins des prisons françaises et espagnoles. Un an après la conférence pour la paix qui a eu lieu au palais d’Aiete […], il est temps que les Etats français et espagnols s’impliquent dans la résolution du conflit, à l’image la déclaration faite par des élus du Pays Basque Nord au Forum pour la paix.”
– F. Espagnac (sénatrice et porte-parole du PS) : “Sa mise en liberté à quelques jours de Noël est un signe important. Le combat continue jusqu’au non-lieu. Dans cette libération, tout a joué, les mobilisations… Et ça, Madrid doit en tenir ou en a tenu compte. C’est un premier pas dans le dossier du MAE. Il faut continuer à se mobiliser pour faire en sorte qu’on franchisse un premier pas dans le processus de paix.”
– C. Capdevielle (députée PS) : “La manifestation en faveur des prisonniers, le processus de paix, les mobilisations, c’est tout ça qui a amené cette victoire. C’est une première victoire ; la vraie victoire sera un non-lieu. Il faut rester vigilant avec le MAE. Du reste, en commission des lois [au Parlement, ndlr], nous allons former un groupe de travail pour faire le point des dix ans du MAE et de son application. Aujourd’hui, on est dans une nouvelle étape [au Pays Basque]. Il y a une prise en compte globale de la situation par le gouvernement. Et ce qui paie, c’est la détermination, même lorsqu’il y a des vents contraires.”
– J.-J. Lasserre (sénateur MoDem) : “Cette bonne nouvelle laisse penser que tous ceux qui l’ont soutenue avaient raison. La mobilisation a été nécessaire pour attirer l’attention du juge.”
– M. Brisson (conseiller général UMP) : “C’est un pas important vers l’apaisement après plusieurs mois de brutalité vis-à-vis du Pays Basque. C’est la conséquence heureuse d’une démarche d’union qui doit être poursuivie pour faire avancer les dossiers et la reconnaissance du Pays Basque.”
– J.-P. Mirande (conseiller général Forces 64) : “Je suis très heureux, d’autant que j’avais présenté une motion au Conseil général contre ce MAE. Ce n’est que justice.”
– A. Villeneuve (conseiller général PS) : “ça va dans le bon sens, celui de l’apaisement. On avait l’impression que le procès était fait avant même qu’elle soit jugée. Maintenant, il faut régler cette histoire et faire la lumière sur ce qui lui est reproché.”
– H. LIPIETZ et C. Greze (parlementaires EELV) : “La mobilisation des citoyens et des élus de tous bords n’est sans doute pas étrangère à cette issue heureuse. La remise en liberté d’Aurore Martin constitue un pas dans le processus qu’il faut poursuivre.”
Sur le même sujet ce 22 décembre 2012
« Aurore Martin est libérée mais la question basque n’est pas réglée » #Corse #AuroreMartin
Corsica Infurmazione, l’information Corse en Euskal Herria
Vous aimez cet article ? Faîtes-en profiter vos amis !
Faites passer l’information autours de vous en cliquant sur :
Comments are closed.