Pourquoi l’Etat à son plus haut niveau -le journal en ligne Mediapart situe le lieu de décision directement à l’Elysée- a-t-il décidé la mise en oeuvre précipitée du mandat d’arrêt européen contre Aurore Martin alors que Nicolas Sarkozy avait lui-même renoncé à le faire ?
Devant le Parlement Européen, se trouve posée une question essentielle : l’Europe peut-elle accepter d’être détournée de sa vocation de défenseur des libertés pour servir les politiques des Etats les plus répressifs ?
C’est la question que François Alfonsi a posée le19 novembre dans l’hémicycle lors de la procédure des «interventions d’une minute» («one-minute speach») qui ouvre chaque session du Parlement Européen.
Pour écouter son intervention dans l’hémicycle, cliquez ici :
Les explications embarrassées et mensongères de Manuel Valls depuis l’arrestation de la militante basque cachent mal en effet un choix politique. Les témoignages des proches d’Aurore Martin démontrent que l’explication du «caractère fortuit» de cette arrestation relèvent du mensonge délibéré. Aurore Martin vivait au domicile familial, avec une vie sociale ouverte, au vu et au su des gendarmes. Elle a donc été «cueillie» sur instruction, c’est une évidence. Quant à l’argument de «l’indépendance de la justice» pour expliquer sa remise séance tenante aux autorités espagnoles, elle est pitoyable.
En fait, le pouvoir socialiste refuse d’assumer un choix politique envers le Pays Basque. Ce choix s’est exprimé dans les relations avec l’Espagne à qui il a été donné des assurances de soutien à la politique de fermeture de la droite espagnole de Mariano Rajoy. C’était l’objet d’une rencontre au sommet avec Manuel Valls. Et ce choix s’exprime aussi en réponse aux élus du Pays Basque français qui poussent tous ensemble pour que soit enfin créée la Collectivité Terroriste Basque qu’ils attendent depuis François Mitterrand en 1981. Pour autant, en arrêtant Aurore Martin, le pouvoir socialiste s’est pris les pieds dans le tapis. Les réactions multiples qu’elle a suscitée a obligé Manuel Valls à une auto-justification laborieuse. Et la revendication basque s’en est trouvée démultipliée avec le soutien d’une manifestation monstre à Bayonne.
L’Europe peut-elle accepter d’être détournée de sa vocation de défenseur des libertés pour servir les politiques des Etats les plus répressifs ? C’est donc la question que François Alfonsi a posée en ouverture de la session du 19 au 22 novembre à Strasbourg, lors de la procédure des «interventions d’une minute» («one-minute speach») qui ouvre chaque session du Parlement Européen. Ce type d’intervention dans l’hémicycle, ne donne pas lieu à des réponses de la part de la Commission européenne, mais c’est une tribune qui permet d’interpeller l’ensemble des eurodéputés et des institutions européennes.
Corsica Infurmazione, L’information Corse
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