Cette stratégie du mensonge qui nous éloigne de Paris.
« est-il de l’essence même de la vérité d’être impuissante et de l’essence même du pouvoir d’être trompeur » Hanna Arendt
La situation pourrait être l’occasion pour l’État de reprendre la main en Corse. Mais l’avait-il réellement perdue ? Certainement, non ! L’État, même en crise, n’accepterait jamais de perdre le contrôle de l’un de ses territoires, c’est dans sa nature même . Dans la première période de la revendication dite « nationaliste », les gouvernants français se sont trouvés confrontés à une situation qui leur rappelait l’Algérie et à laquelle ils ont voulu mettre un terme : répression, fausses discussions, distribution de prébendes et de sinécures, fausses nouvelles, alternance de rigueur et de permissivité.
Toute la panoplie, ou presque, de l’action psychologique dont ils étaient experts, fut utilisée en Corse.La césure des années 90 a pu laisser croire que la revendication corse s’était étiolée en perdant son unité originelle et ses voix les plus éloquentes.C’était faire peu de cas de la véritable situation de la Corse qu’une administration séculaire désastreuse laissait désarmée sous la double menace d’un projet économique fondé sur le négociation du foncier et d’un non-développement chronique qui met la Corse loin derrière les régions européennes les moins favorisées.Ainsi que le disait Marcel Lorenzoni, les faits sont têtus ; en l’occurrence ils nous reviennent en peine figure.
Et les premières déclarations gouvernementales nous inquiètent. Le premier Ministre déclare : « ce n’est PLUS de la revendication politique, c’est du gangstérisme… » ; ce tragique lieu-commun, relayé par une presse aux raisonnements schématiques et plus soucieuse de slogans médiatiques faciles, nous fait mesurer le fossé qui nous éloigne chaque jour de l’opinion hexagonale. Comment omettre sciemment, que si la Corse bat des records en matière d’atteinte aux personnes, elle en bat aussi en termes de présence policière !Et en matière d’absence d’équipements ! Et en termes d’échec scolaire !Et que le véritable problème qui induit tous les autres, est celui du développement économique et du rééquilibrage social d’un pays « qui ne devait pas être touché par la crise mondiale compte-tenu de sa faible industrialisation », c’est du moins ce que déclarait le préfet de Corse il y a trois ans.Et non celui d’une hypothétique « omertà »(encore un abus de langage qui plaît) avec un taux record d’écoutes téléphoniques et de surveillances en tous genres !
De qui se moque-t-on ?Il faudra bien un jour ou l’autre cesser les visites pour « l’exemple », celle du ministre de la police comme celle de le ministre de la justice, et donner enfin loisir aux représentants politique corses d’ administrer un pays qui n’a jamais été gouverné, fut-ce même au prix d’une incontournable réforme de nos institutions. Vous pourrez alors nous juger ; car pour l’instant, ce n’est pas aux Corses de rendre des comptes qui ne sont pas les leurs.
Edito d’Unità Naziunale du 17 novembre 2012
Par Ghjacumu Petru
Corsica Infurmazione, L’information Corse sur Unità Naziunale
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