Aurore Martin: les soutiens de la militante basque demandent des comptes à Hollande

UnitaInfurmazione 3 November 2012 Comments Off on Aurore Martin: les soutiens de la militante basque demandent des comptes à Hollande

Les soutiens de la militante de Batasuna Aurore Martin demandent désormais à François Hollande des explications sur les conditions d’interpellation de la jeune française incarcérée à Madrid, après avoir durement critiqué le ministre de l’Intérieur Manuel Valls.

De leur côté, la gendarmerie et le parquet général de Pau ont réaffirmé le caractère fortuit de l’interpellation par des gendarmes jeudi à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques), ce dernier assurant que la remise à l’Espagne de la jeune femme n’était rien d’autre que l’application par ses soins d’une décision judiciaire.

Samedi, les soutiens d’Aurore Martin, 33 ans, ont continué à donner de la voix, après le torrent de critiques suscité par son arrestation.

Plusieurs d’entre eux ont demandé au chef de l’Etat des explications sur le cas d’Aurore Martin, placée vendredi en détention provisoire par les autorités madrilènes qui lui reprochent sa participation en Espagne à des réunions publiques comme membre du parti Batasuna.

Illégal en Espagne où il est considéré comme le bras politique de l’organisation séparatiste basque ETA, Batasuna est légal en France.

A Bayonne, où une manifestation a réuni 500 personnes vendredi soir, le collectif Bake Bidea (“le chemin de la paix”, en langue basque, ndr) a ainsi organisé dans la matinée une conférence de presse réunissant militants associatifs, élus et syndicats.

Ce même collectif appelle à un rassemblement lundi à 13h30 devant la sous-préfecture de Bayonne.

“En juillet 2011, François Hollande en vacances au Pays basque avait demandé la clémence à (l’ancien ministre de l’Intérieur) Claude Guéant concernant Aurore Martin. Que pense-t-il aujourd?hui de son ministre de l?Intérieur Manuel Valls?”, a lancé Laurence Hardouin (Cimade).

Adjointe au maire de Bayonne, l’écologiste Martine Bisauta a demandé à M. Hollande “président normal (?) de répondre normalement à notre question”. “Nous allons solliciter le gouvernement, intervenir auprès des autorités espagnoles par l?intermédiaire de notre ambassadeur et saisir le Conseil constitutionnel”, a prévenu la sénatrice PS des Pyrénées-Atlantiques, Frédérique Espagnac.

“S?il ne s?agit pas d?une décision de François Hollande, Aurore doit revenir”, selon Pedro Carrasquedo (NPA).

Représentants du PCF, du PS, du MoDem, de l’UMP et de partis indépendantistes basques, de la CFDT, de la CGT cheminots, des syndicats basques ainsi que la Ligue des droits de l?Homme ont tous demandé qui était à l’origine de l’arrestation et pourquoi la France a fait droit à la demande de l’Espagne.

“On nous dit que cette arrestation est fortuite. Je demande au gouvernement de procéder à une enquête”, a déclaré le sénateur (MoDem) Jean-Jacques Lasserre.

Samedi, Manuel Valls a reçu le “soutien sans réserve” du président du Parti radical de gauche, Jean-Michel Baylet, après ceux la veille du député PS Jean-Jacques Urvoas et du sénateur PS Luc Carvounas.

Interrogés par l’AFP, la gendarmerie et le parquet général de Pau ont réaffirmé samedi que l’arrestation de Mme Martin lors d’un contrôle routier était fortuite, la gendarmerie soulignant la multiplication de tels contrôles un jour de Toussaint.

C’était “un contrôle normal par la gendarmerie locale”, selon un porte-parole du parquet général. Celui-ci a détaillé l’enchaînement des faits : “Les gendarmes ont appelé le parquet local (Bayonne) qui a dit qu’il n’était pas concerné par ce MAE” (mandat d’arrêt européen) émis par l’Espagne, et accepté fin 2010 par la Cour d’appel de Pau. Les militaires ont alors pris attache avec “le parquet général de Pau, compétent en la matière”, a poursuivi le porte-parole.

“A partir du moment où elle a été interpellée, il n’y avait pas d’autre solution que de la remettre” à l’Espagne, a-t-il insisté, précisant que le parquet général avait “informé le bureau parisien de la Chancellerie spécialisé dans l’exécution des MAE”, “comme lors de chaque MAE”, car ce bureau s’occupe généralement des modalités de transfert.

Selon ce porte-parole, l’exécution de ce mandat, en l’occurrence, “n’exigeait pas d’organisation particulière (…) puisque nous sommes près de la frontière”.

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