“Ce que Guéant”, ministre de l’intérieur de Nicolas Sarkozy, “n’avait pas osé faire, le ministre Valls vient de le commettre. Quelle honte !”, s’indigne dans un communiqué Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF des Pyrénées-Atlantiques.
“Le gouvernement Ayrault vient d’écrire une page déshonorante pour notre pays”, fustige le conseiller municipal à Pau, jugeant “insupportable et indigne” qu’une ressortissante française, “militante d’un parti autorisé en France, soit extradée pour des faits (…) non punissables dans notre pays”. “Les parlementaires communistes interpelleront le gouvernement pour connaître les conditions réelles de l’arrestation et de l’extradition” d’Aurore Martin, prévient-il.
Dans un communiqué intitulé “Que cherche Manuel Valls ?”, EELV Pays basque s’est dit “choqué par l’attitude” du ministre “concernant le Pays basque et s’inquiète de voir pratiquer une répression que rien ne justifie dans le climat actuel”. “Alors que les élus de tous bords (…) et la société civile s’allient à la fois pour travailler à l’avenir du territoire et pour rendre pérenne la paix rendue possible par le dépôt des armes de ETA, M. Valls semble vouloir créer la discorde en entretenant sciemment l’amalgame et la confusion”, selon le communiqué.
Après son interpellation, plusieurs élus de gauche et de droite ont manifesté jeudi leur incompréhensi
on. “Cette situation est ubuesque, incompréhensible en plein processus de paix”, a déclaré Kotte Ecenarro (PS), vice-président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, évoquant le renoncement à la lutte armée par l’ETA depuis un an. “Ça tourne à la provocation de la part des gouvernements français et espagnol”, a-t-il ajouté sur cette interpellation qui fait droit à une demande remontant au 13 octobre 2010 pour “faits de participation à une organisation terroriste, et terrorisme”, en l’occurrence avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna.
L’élu, de même que l’adjointe écologiste au maire de Bayonne, Martine Bisauta, a considéré que le ministre de l’intérieur Manuel Valls avait donné le ton, dès lundi, lorsqu’il a promis de mener une politique de “fermeté” contre l’ETA tant que le mouvement indépendantiste n’aurait pas déposé les armes. “Le décor a été planté les jours précédents, ce n’est pas un hasard”, a déclaré Mme Bisauta : “C’est dramatique […]. C’est une prise de risque qui pourrait créer des conditions de violence.”
La députée PS des Pyrénées-Atlantiques Colette Capdevielle a pour sa part tenu à souligner que “le délit qui est reproché n’existe pas dans le droit pénal français”, et que le mandat a été appliqué alors que “des choses importantes se sont passées”, évoquant aussi “le processus de paix”. “C’est un mauvais signe pour la paix, a réagi, du côté de l’UMP, Max Brisson. La société civile du Pays basque et bon nombre d’élus ont dit combien ils pensaient que ce mandat d’arrêt était disproportionné par rapport aux faits reprochés à Aurore Martin.” “Nous exigeons la libération d’Aurore Martin”, a enfin déclaré Xabi Larralde, porte-parole de Batasuna, y voyant “la main de Valls” et estimant qu’il s’agissait d’une mesure à la fois “irresponsable” et “inacceptable”.
En Corse, par solidarité avec Aurore Martin, le mouvement national corse, à travers, pour le moment, CORSICA LIBERA et la CUNSULTA DI A GHJUVENTU CORSA, lui apportent leur soutien.
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