Une trentaine d’anciens prisonniers politiques basques appellent à la manifestation du 10 novembre à Bayonne.
« Nous, citoyen-ne-s Basques ayant vécu l’incarcération du fait de notre engagement au sein de structures du mouvement de libération national et social du Pays Basque, affirmons ici notre totale adhésion au processus de résolution du conflit en cours au Pays Basque.
Cette résolution du conflit ne pourra faire l’économie du traitement des conséquences du conflit. Que cela soit la question des prisonnier-e-s politiques ou des réfugié-e-s politiques. Il en a été ainsi dans tout processus de paix touchant à des crises ayant des racines similaires à celles du Pays Basque.
C’est pourquoi, nous attendons que dans les meilleurs délais, l’inéluctable et nécessaire libération des prisonnier-e-s politiques Basques et le retour des réfugié-e-s politiques Basques soit effectifs. En ce sens, la manifestation qui aura lieu le samedi 10 novembre à Bayonne, revêt une importance capitale. Il s’agit en effet de mobiliser à cette occasion un maximum de citoyen-ne-s attaché-e-s à la résolution du conflit au Pays Basque, et aux revendications -qui sont de l’avis de tous les observateurs et acteurs du changement- « de bon sens » portées par cette manifestation organisée par le mouvement HERRIRA.
Le « bon sens » qui est celui de la Paix et de la justice a comme éléments d’avancée, les points suivants ;
-la libération des prisonnier-e-s politiques gravement malades. Car il n’est pas acceptable de maintenir emprisonnés des hommes et des femmes atteints de maladies graves, ou pour lesquels le pronostic vital est engagé. Maintenir ces personnes en détention est moralement inacceptable, mais également illégal au vue de la législation actuelle en France, en Espagne ainsi que sur le plan européen.
-le regroupement des membres du Collectif des prisonnier-e-s politiques Basques. Le Collectif des Prisonnier-e-s politiques Basques composé d’hommes et de femmes ayant été acteurs du conflit de par leur engagement militant, se doivent d’être aujourd‘hui acteurs de la résolution du conflit. C’est un impératif incontournable. Voilà pourquoi le regroupement des membres du Collectif s’impose comme une mesure tendant à favoriser l’implication d’une des composantes majeurs du conflit dans l’actuel phase politique appelée processus de Paix.
-l’abrogation des mesures qui mènent à une condamnation à perpétuité (comme la doctrine parot). Ces mesures qui facilitent la privation de liberté(s) des décennies durant sont à ranger au placard de l’histoire de la cruauté des Etats vengeurs et barbares. De telles peines devenant des mesures qui anéantissent, dévitalisent, et reviennent à appliquer une forme de peine de mort lente aux militant-e-s incarcéré-e-s.
-la fin des mesures d’exception telle que la dispersion ou les mesures d’isolement. La dispersion des militant-e-s incarcéré-e-s est une mesure là encore illégale dont l’objectif est d’imposer aux prisonnier-e-s et à leur famille des conditions de vie qui meurtrissent, et ajoutent à la privation de liberté un supplément majeur de souffrance. Cette logique doit être inversée et le contexte politique actuel favoriser une normalisation des conditions de détention.
-l’application des mesures d’aménagement de peines (libération conditionnelle). Les mesures d’aménagement de peine ne sont pas un privilège mais un mécanisme prévu par la loi, et encouragée par l’autorité européenne. L’application de telles mesures pourraient permettre la libération d’un nombre conséquent de prisonnier-e-s politiques Basques (sur la base du volontariat).
-la fin de la persécution des réfugié-e-s politiques Basques. Communauté composée de militant-e-s pourchassé-e-s, menacé-e-s, dont certains ont été séquestré-e-s, torturé-e-s, assassiné-e-s, le Collectif des réfugié-e-s politiques basques aspire à vivre et travailler au Pays Basque, en bénéficiant de tout leurs droits, et à participer à la résolution du conflit.
C’est sur la base de ces revendications « de bon sens », mais qui sont aussi un appel à la normalisation et au respect de la Loi de la part de l’Etat français, que nous appelons la population à participer en masse à la manifestation qui se déroulera le samedi 10 novembre à Bayonne (départ, rue des basques à 15h30, précise !).
Conscients de cette « fenêtre qui s’ouvre » sur un potentiel avenir de Paix et de justice au Pays Basque, nous indiquons par cet Appel notre foi en l’avenir, et notre ardent désir d’aller de l’avant, par les voies du dialogue, et la participation du plus grand nombre. »
Tous à Bayonne le 10 novembre, à 15h30 précises à la place des Basques.
Hurbildu bakera, giza eskubide guztiak, euskal presoak Euskal Herrira!
En route vers la paix! Respect des droits des prisonniers politiques basques!
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