“Mesdames et messieurs
Vous avez été destinataires, tout comme moi, de la lettre que m’a adressée Emile Zuccarelli hier au soir, par laquelle il m’a informé du retrait de la délégation aux travaux. Mission que j’accomplis, sous sa responsabilité, depuis 2001.
Au plan du droit il n’y a rien à en dire, cette décision est en parfaite cohérence avec les pouvoirs du Maire.
Au plan politique, c’est une faute, une très mauvaise décision pour la municipalité et pour la Gauche à Bastia.
• Elle ne s’appuie sur aucune faute de gestion
• Sur aucun manquement à l’union de la majorité.
• C’est un fait du prince qui aggrave les fractures au sein d’une équipe municipale pleinement engagée au service de Bastia et de ses habitants.
L’un ne va pas sans l’autre d’ailleurs. Si nous avons réussi tant de belles réalisations, c’est parce que nous y avons associé la population, qu’il s’agisse des quartiers nouveaux, des espaces publics, des parkings, des rues à commencer par la rue Campinchi, de la piétonisation de la citadelle…
Je n’ai pas fait cela tout seul, mais je crois y avoir fortement contribué.
Ma volonté d’être candidat aux municipales de 2014 a précisément pour but de prolonger cette action au service de ma ville, au service des Bastiais. En permettant à la fois de poursuivre l’action politique mais aussi d’apporter de l’oxygène dans notre démocratie locale qui a besoin d’un souffle nouveau. Parce que c’est ma conviction, ma conception de la politique, et je ne vois pas de raisons de laisser aux autres partis, et notamment aux nationalistes, cette dynamique du changement.
Cette candidature pose aujourd’hui problème alors qu’elle était naturelle et longtemps souhaitée. La question qu’il faudra se poser c’est à qui et pourquoi elle posait problème.
Mais j’ai pris en compte cette difficulté et en cohérence avec ma conception de la politique, j’ai proposé une solution pour la dépasser. C’est l’idée de l’organisation de primaires citoyennes. Avec un but très simple : permettre au PRG, ma famille politique, de régler ses éventuels différents et repartir dans l’unité pour 2014.
Emile Zuccarelli a saisi ce prétexte pour justifier le retrait de ma délégation aux travaux.
J’affirme qu’il s’agit d’un prétexte car l’examen de son courrier ne résiste pas à l’analyse.
Mais avant d’en venir au fond, un mot sur la forme pour vous dire que j’ai été informé de cette décision dans les mêmes conditions que vous : par un mail doublé d’un appel du cabinet m’informant que j’avais été destinataire d’une lettre d’Emile Zuccarelli, sans même me dire de quoi il s’agissait.
Je comprends qu’on puisse ne pas être fier de certains actes.
Sur le contenu de sa lettre.
Au premier paragraphe il indique que ma communication pour valoriser mon action municipale accréditerait l’idée d’une certaine vacance du pouvoir.
En quoi communiquer pour valoriser l’action de la municipalité dans mon domaine d’intervention accréditerait-elle l’idée d’une certaine vacance du pouvoir ?
C’est ce que j’ai toujours fait depuis que je suis à ce poste, et ce que font tous les adjoints au maire de Bastia dans leur délégation. Je pense que vous, journalistes, êtes bien placés pour en témoigner.
Faire connaître ce que nous faisons, chacun dans nos fonctions, fait partie intégrante de notre action politique pour l’expliquer aux Bastiais. Que l’on prenne les coupures de presse de ces dernières années et l’on constatera que je me suis même beaucoup moins exprimé qu’auparavant et que lorsque je l’ai fait cela a toujours été dans un sens collectif.
L’autre prétexte est que je lance l’idée de primaires citoyennes.
En prétendant que sur la forme il n’aurait pas possible de lancer une idée publiquement sans que nous en ayons parlé auparavant. Et en quoi cela est-il une erreur ? En quoi est-il interdit de relayer chez nous, à Bastia, une idée qui fait florès partout dans le pays ? Et si la presse s’y est intéressée et l’a relayée « à grand fracas » toujours selon lui, c’est que sans doute ce n’est pas une mauvaise idée.
J’observe au surplus qu’il n’a toujours pas répondu, 3 semaines après, à ma demande de réunion que je lui ai adressée non pas la veille mais une semaine avant de lancer cette idée de primaires.
Quant au fond, Emile Zuccarelli prétend que l’on ne pourrait pas organiser des primaires citoyennes au niveau local à cause d’une sombre histoire de loi des grands nombres. Cela veut-il dire qu’il ne pourrait y avoir de démocratie communale ? Pourtant il y a en France 36000 communes qui fonctionnent très bien et depuis 1884. Et en Corse avec de tous petits nombres de votants parfois.
La démocratie est un principe politique, elle ne dépend pas du nombre de citoyens.
Les primaires serait un appel démagogique car elles occulteraient les partis politiques. Je m’inscris en faux contre cette idée dépassée. Le Parti Socialiste s’est grandi en organisant des primaires citoyennes. Primaires que tout le monde a loué à Gauche, à commencer par Emile Zuccarelli lui même. Ce qui est valable pour les autres ne serait donc pas valable ici ? Enfin je suis surpris qu’il évoque la prééminence du Parti alors qu’il vient proprement et simplement de l’occulter en rejetant l’idée sans même le consulter.
Enfin l’objection selon laquelle on ne pourrait organiser des primaires sans fissurer l’union de la Gauche. J’ai lancé l’idée de primaires citoyennes pour donner la parole aux Bastiais, afin de départager les candidatures au sein du PRG pour conduire la liste d’union de la Gauche. En quoi cela est-il négatif pour notre union ? Le parti communiste ne souhaite pas y participer, dont acte. Pouvait-on imaginer d’organiser des primaires sans en parler aux partis alliés ? Cela m’a semblé impossible et ils auraient pu nous le reprocher.
Lorsque le PRG avec ou sans la participation d’autres partis, aura choisi le tête de liste avec les primaires citoyennes, il engagera les négociations pour constituer la liste avec les partis alliés sur la base d’un projet politique commun. La seule différence étant que la désignation ne fait plus au sein PRG mais par les suffrages du peuple.
En conclusion, la décision de retrait de ma délégation, loin de permettre de retrouver la cohésion municipale, met un couvercle sur nos difficultés, elle ne règle aucun problème.
C’est l’union par le vide.
Seuls nos opposants peuvent que se réjouir d’une telle faute politique.
Pour autant, je poursuivrai mon action au sein de la municipalité, avec des convictions politiques inchangées, voire renforcées, en cohérence avec le mandat que m’ont confié les Bastiais, jusqu’en 2014.
Enfin, je précise que cette mauvaise décision n’affecte en rien ma détermination à rassembler et présenter ma candidature en vue des prochaines élections municipales en 2014.”
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