Les élus Femu a Corsica à l’Assemblée de Corse apportent tout leur soutien au STC et aux personnels de la santé en Corse qui revendiquent l’application du protocole d’accord, signé par le ministère de la Santé en décembre 2009. Comme tout conflit qui s’enlise, il dérange. Mais le malaise est ancien et il faut souligner la maturité du STC dans cette affaire pour tenter de régler le différent en amont. Explications.
Ce protocole d’accord, entre autres points, rétablissait les droits de la Corse concernant le coefficient correcteur compte tenu de son handicap géographique. Le montant de base des actes est réévalué pour chaque région afin d’établir une équité mise à mal en fonction notamment des situations démographiques et économiques. Ce dispositif permet ainsi d’alléger le coût des actes et est d’autant plus important que l’hôpital, public ou privé, se débat dans les difficultés que l’on connaît.
Or, la Corse dispose d’un coefficient de 5% (réévalué il y a peu à 6%, c’est à dire un taux inférieur à celui d’Ile de France (7%), alors que nous supportons des conditions autrement plus négatives ! Au point d’ailleurs, que l’actuel ministre de la Santé, Xavier Bertrand, s’était engagé en 2007 sur un coefficient de 15% pour notre île. Par exemple également, les DOM-TOM bénéficie d’un taux de 25% pour la Guyanne, Guadeloupe et la Martinique, et de 30% pour la Réunion.
Cette variation de taux en fonction des territoires démontre bien que la décision relève d’une volonté politique. La réévalution réclamée pour la Corse n’est que justice. Ce coefficient impacte sur la gestion de l’hôpital public ou privé, et donc préserve directement l’intérêt des malades. Prétexter comme le fait l’Agence Régional de Santé et son directeur, M. Blais, qu’il favorise les salaires est une manipulation inadmissible de l’opinion pour décrédibiliser le mouvement de grève engagé.
C’est d’autant plus inacceptable que le STC en appelle, depuis près de deux ans, en vain, au dialogue et ne cesse de relancer les services du ministère pour l’application du protocole. Au 23 mai, la grève et l’occupation des locaux de l’ARS duraient depuis deux semaines sans qu’un vrai dialogue n’ait pu s’instaurer, l’ARS misant sur les divisions syndicales et sur la grogne de l’opinion pour jouer sur les nerfs des personnels. C’est intolérable.
Il a fallu de même attendre le 12ème jour du conflit pour que la majorité territoriale se décide enfin à recevoir le STC et sa faible implication reste troublante compte tenu de l’enjeu de santé publique, et de la délibération de l’assemblée de Corse qui, déjà en 2007, réclamait ce coefficient de 15%. Femu a Corsica a appellé M. Xavier Bertrand, ministre de la santé, à respecter la volonté de l’Assemblée de Corse, l’engagement qu’il a lui-même pris en 2007, et les accords signés avec les organisations syndicales en 2009. Accords qui prévoyaient, outre ce problème de coefficient, neuf autres points dont un moratoire sur la vente du patrimoine immobilier de la santé, la construction du nouvel hôpital d’Aiacciu, la création d’une école régionale de santé etc.
Femu a Corsica est aux côtés du STC et des personnels de santé qui défendent les intérêts du peuple corse en soulevant ces problèmes fondamentaux de santé publique.
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