Depuis plusieurs mois la Collectivité Territoriale de Corse mijote un projet de revitalisation de la langue corse. Pour m’être mobilisé dès 2008 à l’Assemblée Nationale en faveur de la ratification des langues régionales puis avoir corédigé en 2010 une proposition de projet de loi pour donner un statut solide à nos idiomes locaux, je me félicite de cette initiative.
Partisan du principe de la mise en place d’une coofficialité corse-français, mais de manière progressive et cohérente, j’ai été récemment alerté par de nombreux enseignants réunis au sein du syndicat SNUIPP, majoritaire dans l’Education Nationale, sur certains aspects contenus dans le projet de la CTC. Ainsi l’article 11, qui précise que « les personnels administratifs, enseignants et d’encadrement de l’Education nationale dont le poste est basé en Corse sont transférés à la CTC » inquiète fortement ces pédagogues.
Je veux dire aujourd’hui à ces enseignants que le député que je suis, partage leurs inquiétudes. Titulaires d’un diplôme d’Etat ils n’ont aucunement vocation à intégrer la fonction publique territoriale, d’autant plus qu’ils sont aujourd’hui plus de 4500 à exercer dans notre île, alors que la CTC ne compte que 2000 agents ! Sans même avoir à parler de l’hypothèse d’une subordination des enseignants à un pouvoir politique quel qu’il soit, qui est complètement hors de sens.
C’est pourquoi je m’opposerai fermement, tant à Paris qu’en Corse, à ce qu’un tel projet de « transfert » ou d’ « absorption » puisse voir le jour, et demande donc à la CTC de suspendre immédiatement ce projet qui, tel qu’il est rédigé, est à la fois irréaliste et dangereux. La Corse n’est en aucune façon la Catalogne et tout passage au bilinguisme devra se faire dans la concertation et le consensus, pas en passant en force, de quelque manière que ce soit !
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