Militant nationaliste de la première heure, Paul Leonetti, s’engage, pour la première fois, dans la bataille des législatives. Il nous en expose les enjeux pour la mouvance qu’il représente.
C’est la première fois que vous êtes candidat à une élection de manière uninominale. Que représente cette échéance selon vous ?
C’est une décision collégiale qui m’a désigné. Depuis longtemps déjà, le mouvement que je représente, a fait le choix d’être présent à toutes les élections. Je suis militant depuis plus de trente ans, je me soumets donc à ce choix sans me dérober et j’espère que nous allons faire une élection honorable.
Quel objectif, Corsica Libera vise t-il à travers cette élection ?
Il consiste, dans les quatre circonscriptions de Corse, à porter le message nationaliste. Un message où nous réitérons notre souhait premier, à savoir, obtenir, pour l’île, une modification institutionnelle profonde qui lui permette véritablement d’organiser son territoire et sa fiscalité, chez elle afin qu’elle puisse, enfin, sortir du marasme qu’elle connaît depuis tellement longtemps. Et je reste persuadé, pour ma part, que si l’on ne change pas les outils, on ne pourra pas se satisfaire des dispositions légales dont dispose la région aujourd’hui.
Votre programme reste, quant à lui, inchangé et en lien avec vos revendications de toujours ?
Je préfère évoquer le terme d’ambition en parlant précisément de l’état actuel de cette circonscription, ce que l’on vit tous les jours et qui lui d’être satisfaisant. Je pense, en premier lieu, au véritable « charcutage » électoral que l’on nous a imposés depuis vingt ans et qui fait, aujourd’hui, que 16.000 habitants de la ville ne votent pas ici lors des législatives. Ajaccio doit retrouver son périmètre naturel et historique. On doit, ensuite, évoquer la situation de la ville. Elle est saturée, c’est la ville la plus enclavée de Corse. Par ailleurs, le péri-urbain devient une zone sans âme, de consommation, occupée essentiellement par des grandes surfaces pourvoyeuses d’emplois précaires. Au-delà de la ville, nos revendications sont les mêmes : une agriculture qui se voit grignoter son espace avec les résidences secondaires ; l’économie, qui est développée dans un périmètre restreint du territoire. Mais nous ne sommes pas, là, dans le registre d’un député.
Quel rôle attendez-vous de lui ?
Il est là pour faire la loi et contrôler l’exécutif. Et si, un jour, la Corse élit un député qui conteste fortement le mode de gestion autoritaire, jacobin et méprisant que nous impose Paris depuis plus de deux siècles, il faudra admettre que la France aura reçu le signe fort d’un peuple qui demande la liberté de s’organiser chez lui sans mettre en contradiction la règle et le développement, tel qu’on nous l’impose actuellement.
Pensez-vous que ce signe que vous évoquez puisse se concrétiser, cette année, avec, peut-être, pour la première fois, un élu nationaliste à l’assemblée nationale ?
Si un élu nationaliste est élu, et je pense à Jean-Christophe Angelini qui est bien placé, je ne doute pas un instant qu’il porte ce discours. Et je suis persuadé, que s’il garde sa liberté, refuse de s’intégrer dans un groupe pro-républicain et parvient à organiser autour de lui, une commission sur une véritable décentralisation, ce serait un signe fort et très porteur pour l’ensemble de la mouvance nationaliste.
Vous appelleriez donc, à un report de voix vers Femu a Corsica s’ils étaient présents au second tour et que vous n’y étiez pas ?
Nous ne sommes pas en contradiction avec les élus modérés. On a voulu que deux courants, qui ne se contredisent pas mais ne disent pas forcément la même chose, soient chacun, identifiable. Ce ne sont pas des courants opposés ni concurrents.
Votre suppléante, Vannina Buresi ?
J’ai choisi une jeune femme, nationaliste depuis toujours de cœur et d’âme. Une femme qui a toujours eu une grande détermination et l’amour de son île. C’est un choix logique.
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