La CGT des marins de Marseille réclame l’application des lois sociales françaises à bord des navires de la compagnie privée Corsica Ferries, battant pavillon italien et dont les équipages sont multinationaux. Accusant la Corsica Ferries de “concurrence déloyale“, la CGT demande que ses navires soient inscrits au premier registre maritime prévoyant l’application des lois françaises. Le directeur général de Corsica Ferries, Pierre Mattei, rejette ces accusations affirmant que “les lois sociales françaises sont appliquées” sur les navires de sa compagnie qui sont, “depuis treize ans, contrôlés par l’administration française“.
En pleine avant-saison touristique, la grève a déjà pénalisé, selon la direction de la SNCM, quelque 20.000 passagers et provoqué des pertes d’environ 2 millions d’euros. Déplorant “de trop nombreux désagréments” envers sa clientèle et à l’économie de la Corse, la direction de la SNCM, qui “refuse d’être l’otage de cette action suicidaire de la CGT marins“, a ajouté que la grève n’a “comme seul véritable objectif que de créer un bras de fer avec le nouveau président de la République“.
Alors que la Collectivité territoriale de Corse, délégataire du service public, demeure silencieuse, cette nouvelle grève a provoqué la colère des milieux socio-professionnels insulaires. “Messieurs les marins, le corporatisme, cela ne peut plus durer, cela ne doit plus durer !“, ont proclamé, sur une pleine page de publicité dans le quotidien Corse-Matin, les chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture, la CGPME, le MEDEF et les organisations de transporteurs, de l’hôtellerie, des producteurs agricoles et du bâtiment, ainsi que d’autres organismes socioprofessionnels.
La colère envers ce “conflit de trop“, dont la première victime est encore une fois la fragile économie locale, est partagé par la population de l’île. Ainsi, de nombreux Corses partis pour les vacances scolaires ont vu leur retour fortement compliqué par la grève, certains n’ayant pas pu voter au second tour de la présidentielle. D’autres, qui doivent se déplacer en voiture ou ne peuvent pas voyager en avion, ont été empêchés de se rendre dans des hôpitaux du continent pour y suivre des soins médicaux.
L’approvisionnement en produits frais et de première nécessité est également très affecté par la grève, certains rayons dans les grandes surfaces étant vides depuis lundi. Par ailleurs, les hôpitaux craignent de connaître des difficultés de livraison de certains produits, tels que les bonbonnes d’oxygène qui ne peuvent être transportées que par des navires de la SNCM
Enfin, les organisateurs du Tour de Corse automobile (IRC), qui doit être couru en fin de semaine, ont annoncé que l’épreuve aurait bien lieu. L’incertitude planait sur son organisation en raison de la grève à la SNCM, dont les navires sont les seuls habilités à transporter des matières dangereuses, en l’occurrence les carburants spéciaux utilisés dans les compétitions automobiles. Ces carburants seront finalement transportés par cargo depuis l’Italie permettant à l’épreuve de se dérouler normalement.
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