Furia à Furiani. En quelques secondes, les tribunes du stade Armand-Cesari se sont brutalement vidées, déversant le peuple bleu du Sporting Club de Bastia sur la pelouse. Une marée de drapeaux à tête de Maure s’agite pendant que les coeurs scandent “Uniti vinceremu” – “Unis nous vaincrons” – dans une odeur de poudre et de 14 juillet.
Pour rejoindre le centre-ville, distant de 5 km de la petite commune, plus de deux heures sont nécessaires. Hissés sur les véhicules immobilisés, des supporteurs hurlent We are the champions, de Queen, autour d’un autoradio. Un fusil de chasse est pointé vers les cieux et fait feu. Bienvenue en Corse, terre brûlante de football.
Trente-quatre ans après avoir accédé à la finale de la Coupe de l’UEFA, le Sporting vient-il de remporter la Ligue des champions ? Nullement. Sa victoire contre Châteauroux, le 23 avril, lui a permis officieusement de retrouver l’élite du football français, sept ans après l’avoir quittée. Pour la fête, on a donc pris les devants. Pas seulement parce que l’anticipation présentait peu de risques : ne manquait qu’un point, depuis Bastia en a engrangé trois en battant Metz, le 1ermai, pour devenir champion de Ligue 2. C’est qu’à l’approche du 20e anniversaire de la tragédie de Furiani, l’euphorie doit être partagée avec le recueillement. Le 5 mai 1992, à l’occasion d’une demi-finale de Coupe de France face à Marseille, l’effondrement d’une tribune provisoire bâtie hâtivement avait provoqué la mort de 18 personnes et fait plus de 2 300 blessés.
« 20 ans déjà et pour beaucoup d’entre nous c’était hier »
Vous aimez cet article ? Faîtes-en profiter vos amis !
Faites passer l’information autours de vous en cliquant sur :
Comments are closed.