Monsieur le Président,
Le 24 Juin 2010, Femu A Corsica vous posait une question relative au CAP de Sartè. Près de 2 ans ont passé et nous voici dans l’obligation de reposer pratiquement la même. Elle s’adresse comme la première à vous, en qualité de Conseiller Exécutif chargé du dossier Culture.
Auparavant, pour la bonne compréhension de la situation qui inquiète, vous l’avez compris, bon nombre de ceux qui ont contribué à la mise en route du cap, un petit retour dans le temps pour situer mon propos. En l’évoquant aujourd’hui, les élus de ce Peuple que nous sommes ne peuvent s’empêcher de parler aussi de tous ceux qui ont ouvert la route du Riacquistu ; à Félix Quilici d’abord, mais aussi de tous ceux qui ont continué et contribué, il y a tant d’années, à sauver l’âme de ce peuple qui a toujours chanté. De la même manière, on se doit de penser à ceux qui y travaillent toujours et qui attendent.
Plusieurs étapes nous ont amenés ici,suite au combat historique des années 70 :
– La décision de créer en Corse un Centre d’art polyphonique au milieu des années 90,
– Le travail remarquable de Ghjuvanpaulu Poletti en faveur du chant,
– l’action des collectivités, notamment celle de la municipalité de Sartène de mettre à disposition la caserne Monteynard, ancien hôpital de Sartène, pour y implanter ce Centre.
Les travaux de ce centre, prévu initialement au contrat de plan 2000-2006, et financé au titre du PEI à hauteur de 70% par l’Etat, ne débuteront pourtant qu’en 2006 pour s’achever en 2008. Il y a deux ans, Femu A Corsica s’alarmait de la situation dramatique d’un projet quasiment à l’abandon. La CTC, reprenant le cours de la démarche, avait ensuite proposé, à la session de Mars 2011, un mode de gestion en régie directe, pouvant évoluer vers un EPCC (Etablissement Public de Coopération Culturelle).
Les autres dispositions étaient la création d’un conseil d’orientation consultatif, des objectifs affirmés dans le cadre de la mission « Voix de Corse » et la création d’emplois pour compléter l’équipe. Le 3 Mai 2011, j’avais ainsi été désigné avec 4 autres Conseillers Territoriaux, dont le président de cette assemblée, à ce conseil d’orientation qui devait normalement se réunir au moins une fois par an. Depuis malheureusement, aucune réunion. La seule évolution a été un déménagement des locaux municipaux de Sartè, il y a environ deux mois, pouraller nulle part…
En fait, hormis deux nouvelles embauches, rien n’a changé. Il avait été même prévu, nous disait-on, la création d’un poste pour continuer le travail engagé en Haute-Corse, dans un cadre logique de vocation territoriale de l’outil. Pour autant, à ce jour, point de nouvelles… Où en est-on ? A l’heure où je pose cette question, le jeudi 26 avril 2012, le cap est toujours fermé. Cap fermé, employés dans l’attente, pas de proposition de projet, actions culturelles abandonnées, pas de réunion du Conseil d’Orientation… Dans cette course contre le temps, Monsieur le Président, il n’y a plus de temps à perdre, ni pour Sartè, ni pour la Corse. Alors, pour conclure, Notre groupe se permet de vous rappeler l’importance de l’action dans ce domaine du patrimoine immatériel et du chant corse.
Est-ce une question de volonté politique ? Quoi qu’il en soit, il est grand temps d’ouvrir le cap, de réunir le conseil d’orientation et d’afficher enfin des objectifs ambitieux. En définitive, qu’attendez-vous ?
Je vous remercie.
Assemblée de Corse
Saveriu Luciani, Femu a Corsica
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