La Corse a donc voté hier et, comme prévu Nicolas SARKOZY est arrivé en tête malgré un sérieux décrochage en Haute Corse comme en Corse du Sud pendant que Marine LE PEN réalisait un score particulièrement important au point qu’en Corse du Sud elle arrive en seconde position derrière le candidat président.
Analysant les résultats le quotidien Corse Matin titre aujourd’hui ” La Corse se lepenise”. Pour ma part je ne le crois pas, car cela signifierait que le score de Marine LE PEN est le résultat d’un vote idéologique alors qu’il résulte davantage, plus encore sans doute qu’au plan national, d’une sérieuse crise morale, d’une montée de l’angoisse devant les évolutions d’un monde qu’ils ne comprennent plus, assortie d’une crise de la démocratie de représentation.
Assesseur de François HOLLANDE à Aléria j’ai pu en mesurer l’ampleur tout au long de la journée, en échangeant avec les électrices et les électeurs de la commune, que je connais bien, qui connaissent mon engagement et me savent capable de les écouter et de leur parler sans en appeler aux clivages partisans ni à la langue de bois.
Qu’on ne vienne pas me dire qu’ils ne se sont pas intéressés à la campagne électorale, car ils ont voté massivement, même si j’ai du mal à admettre qu’ils aient pu se réfugier dans la tanière du loup.
Beaucoup d’entre eux, je le sais, voteront HOLLANDE le 6 mai prochain, car même si ils se sentent un peu perdus dans un monde où les repères sont brouillés, ils savent ce qu’ils doivent à Nicolas SARKOZY: le chômage, la précarité, l’amputation de leur pouvoir d’achat, comme en témoigne la carte du vote Marine LE PEN qui colle à la perfection à la carte du chômage dans notre pays. S’ajoute en Corse le déferlement de la violence sauvage, singulièrement dans notre micro région.
Dans notre île la poussée de Marine LE PEN est incontestablement due également au fait que visiblement une grande partie de l’électorat qui avait voté pour les listes de la famille nationaliste en 2010 s’est reporté sur cette candidate.
C’est là un phénomène auquel les intéressés ont le plus grand intérêt à se montrer attentifs: en s’obstinant à ne pas vouloir opérer de choix entre la gauche et la droite, il y a fort à parier qu’un jour ou l’autre le FN, ou la formation politique qui en sera sans doute bientôt issue, finira par plumer la volaille nationaliste, comme s’y est d’ailleurs déjà essayé avec un certain succès Paul GIACOBBI, en picorant sans vergogne dans son fonds de commerce.
Quand à Europe Ecologie Les Verts, j’imagine sa perplexité en découvrant que ses alliés insulaires avaient laissé leur électorat filer vers la candidate qu’Eva JOLY et Cécile DUFLOT pourfendaient chaque jour avec vigueur.
Iront ils jusqu’à en tirer la conclusion qu’il vaudrait peut être mieux pour eux développer en Corse un parti vert, plutôt que de sous traiter l’écologie à d’autres, cela pourrait leur traverser un jour l’esprit…
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