Le ministre de la justice est en tournée en Corse, pour visiter les établissements pénitentiaires et évoquer les sujets d’actualité. Certaines questions l’ont cependant agacé. Avant que les cagoulés ne s’invitent dans la partie, à l’heure du déjeuner. Pour saluer à leur manière le visiteur du jour.
Pas à dire, la vie de ministre en Corse n’est jamais de tout repos. Le programme avait pourtant été réglé comme du papier à lettres par les services du protocole. Bien sûr, il y avait cette invitation (à déjeuner) repoussée par les élus nationalistes, mécontents du traitement du dossier des prisonniers. Mais bon, Michel Mercier avait sans doute pensé que cette stratégie de la chaise vide n’était, après tout, qu’une bouderie passagère. Et qu’il serait toujours temps, le moment venu, d’avoir des nouvelles du camp nationaliste.
Mais sans doute pas de la façon dont les choses se sont déroulées. Des nouvelles, il en a eues. Explosives. Résultat : deux bonnes heures de retard sur le planning, et sur la visite de la prison de Borgo, moment-phare de ce déplacement.
Commando. En effet, alors que la délégation et ses invités était à table, plusieurs hommes cagoulés ont investi une villa dans le golfe de Lava. Il était environ 12h45, quand ils se sont invités, armes à la main, dans la propriété d’un couple de Marseillais, qui se trouvaient sur place pour une… pendaison de crémaillère. Après avoir maîtrisé les occupants, les 5 hommes ont reliés des bouteilles de gaz à deux charges explosifs. Si une seule s’est déclenchée, la maison, qui était encore en construction, a subi de très importants dégâts. Résultat, le ministre s’est rendu sur place, pour constater l’ampleur du préjudice. Il a pu ainsi lire ces inscriptions sans équivoque sur les murs, qui donnent un relief particulier à son voyage : ” libertà per i patriotti “, ” soluzione politica” et le traditionnel sigle du ” FLNC “.
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