Mgr Olivier de Germay, 51 ans, vicaire épiscopal de l’archidiocèse de Toulouse, a été ordonné samedi nouvel évêque du diocèse d’Ajaccio, lors d’une cérémonie qui a réuni environ 2.500 personnes, a constaté l’AFP.
Cette ordination, la deuxième en Corse depuis 1801, s’est déroulée en front de mer, place Miot, sous un chapiteau. Elle a eu lieu en présence des archevêques de Marseille et de Toulouse, Mgr Georges Pontier et Mgr Robert Le Gall, de l’évêque émérite de Nice Mgr Jean Bonfils, et de Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique en France. Environ une trentaine de confréries corses, sur les quatre-vingt-dix que compte l’île, étaient aussi présentes. “Je veux dire à ceux qui commettent la violence (…) que le mal qui les enchaîne n’est pas une finalité. Notre Dieu est libérateur”, a déclaré à l’assistance Mgr Germay, au terme d’une cérémonie composée entre autres de la liturgie de l’ordination, de l’onction et de la remise de l’évangéliaire, de l’anneau pastoral, de la mitre, et de la crosse.
Un peu plus tôt, plusieurs de ses confrères avaient rappelé que l’Eglise devait jouer son rôle contre “la spirale de la violence et de l’argent facile” qui touche l’île, en parlant aussi des “divisions entretenues par le clanisme et le clientélisme”. Mgr de Germay, nommé évêque le 22 février par le pape Benoît XVI, va prendre les responsabilités d’un poste laissé vacant depuis sept mois, suite au départ de Mgr Jean-Luc Brunin, nommé évêque du Havre. Né le 18 septembre 1960 à Tours (Indre-et-Loire), le nouvel évêque a la particularité d’avoir connu une carrière militaire. Diplômé de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1983, dont il est sorti ingénieur, Mgr de Germay s’est enrôlé notamment dans l’armée de terre, pour terminer comme capitaine au premier régiment des Hussards parachutistes de Tarbes.
L’évêque, titulaire d’une licence de théologie morale, de l’Institut pontifical Jean-Paul II à Rome, a été ordonné prêtre le 17 mai 1998 pour l’archidiocèse de Toulouse. Doyen de la zone Banlieues-Sud de Toulouse de 2003 à 2006, puis vicaire épiscopal chargé de l’accompagnement des banlieues de Toulouse, il est professeur de théologie sacramentelle et de la famille à l’Institut catholique de Toulouse et, depuis 2010, prêtre accompagnateur du Service diocésain de pastorale familiale. Cette nomination intervient dans un contexte difficile pour l’Église corse qui, en plus d’être confrontée à “un manque de prêtres” et “une diminution du nombre de croyants”, a été ébranlée par le scandale de l’abbé Antoine Videau.
Cet ancien économe de l’association diocésaine d’Ajaccio de 1985 à 2004 a été condamné en 2010 à trois ans de prison, dont un avec sursis, pour avoir détourné environ deux millions d’euros. Le diocèse d’Ajaccio, érigé canoniquement au IIIe siècle, est le résultat d’une fusion, le 29 novembre 1801, de cinq diocèses corses: Ajaccio, Mariana-et-Accia, Nebbio, Aléria, et Sagone.
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