L’accusation a requis mardi 16 ans de réclusion à l’encontre de Dominique Pasqualaggi, présenté comme le meneur d’un groupe de militants clandestins du FLNC du 22 octobre, jugé à Paris pour dix attentats, dont l’un avait coûté la vie au poseur de bombe à Aix-en-Provence.
Le magistrat Jean-François Ricard a demandé à la cour d’assises spéciale de Paris d’infliger des peines allant de 3 à 10 ans aux huit autres accusés, éventuellement assorties pour partie du sursis.
Le verdict est attendu jeudi, après les plaidoiries mercredi.
Les accusés Xavier Luciani, Dominique Pasqualaggi et Sébastien Giudicelli avaient déjà été condamnés en 2010, respectivement à 30 ans, 18 ans et 15 ans de réclusion, pour le meurtre d’un restaurateur de Corte, battu à mort et décapité, dont la dépouille avait été jetée aux cochons. Cette fois, des peines de 10 ans et 6 ans de réclusion ont été requises à l’encontre de Giudicelli et de son oncle, Luciani.
Le 22 janvier 2006, Pasqualaggi avait été interpellé à l’aéroport de Marseille quelques heures après l’attentat contre la Trésorerie principale d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Son “ami” Alexandre Vincenti, 24 ans, venait d’être tué par l’explosion de la bombe qu’il plaçait.
L’avocat général a rappelé qu’au premier semestre de 2006, “trois militants du mouvement étaient décédés ainsi dans l’explosion de leurs propres charges”, “morts à cause de la surenchère” d’un groupe qui “multipliait alors les actions violentes pour asseoir sa légitimité, malgré la faiblesse de ses effectifs”.
Les accusés ayant pu donner l’impression d’avoir formé une bande de pieds nickelés, M. Ricard a rejeté “les apparences trompeuses” laissant croire que les dix attentats commis entre 2004 et 2006 étaient “de peu d’importance et les accusés des amateurs”.
“Il s’agissait bien d’une véritable structure terroriste clandestine, autour de Pasqualaggi, qui était en train de devenir un noyau dur dans un groupe extrémiste, le FLNC du 22 octobre, aujourd’hui disparu”. En 2004, elle était “devenue la première organisation clandestine corse par le nombre d’actions puisqu’elle en avait revendiqué 40, et le FLNC seulement 12“, a dit M. Ricard.
Dans son réquisitoire de quasiment six heures, le magistrat a évoqué des “capacités de persuasion” voire de “manipulation” du professeur d’histoire Pasqualaggi, “seul à avoir fait des études supérieures” qui “avait su recruter un agent de sécurité de grande surface, un chômeur, un petit dealer toxicomane, un restaurateur ruiné par ses dettes de jeux”…
Cependant, Pasqualaggi n’était pas apparu au procès comme un leader impressionnant, se défendant plutôt maladroitement. “Je reconnais avoir eu une position importante sur le secteur de Corte”, a-t-il cependant glissé. Il a dit avoir acheté “beaucoup de chlorate et de jerricans” (les attentats ayant été commis avec un mélange chlorate-sucre) mais “jamais de minuteur” (comme celui utilisé à Aix). Et il a réaffirmé qu’il “n’était pas sur les lieux” de l’attentat d’Aix mais en “assumait la totale responsabilité pénale et morale”.
“Tout en disant +j’assume+, il continue à présenter Vincenti comme le seul décideur excité de l’attentat qui aurait agi totalement seul”, a protesté M. Ricard.
Relevant qu’un engin explosif avait été découvert il y a dix jours dans la cour de la sous-préfecture de Corte, le magistrat a estimé que “ceux qui avaient réalisé cette action avaient en tête le procès” en cours.
Source et suite du dossier sur corsematin.com
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