Le bilinguisme est une question qui suscite de nombreuses interrogations. Ikas-Bi, association de parents d’élèves bilingues (basque/français) de l’école publique, relance une campagne d’information et de sensibilisation à l’enseignement et au bilinguisme précoce, dans le cadre de laquelle le psycholinguiste Gilbert Dalgalian anime une série de conférences.
Auteur d’un ouvrage de référence sur la question, Enfances plurilingues (2000), cet ancien instituteur nous a accordé un long entretien lié à ce cycle de conférences dont la dernière aura lieu aujourd’hui à 18h30 à Saint-Jean-de-Luz, à la salle Ducontenia.
D’où vous vient cet intérêt pour les langues, en général, et le bilinguisme, en particulier ?
Je suis d’origine arménienne et mes grands-parents furent turquifiés sous l’Empire ottoman. Comme j’ai grandi dans la maison où ils vivaient, en banlieue parisienne, la langue commune aux trois générations était le turc. Je parlais français à l’école, avec mes parents et dans la rue.
Mais d’un point de vue scientifique, l’intérêt que je porte aux langues et au bilinguisme me vient du fait que les peuples plurilingues et bilingues sont majoritaires sur la planète. Il y a peu de peuples monolingues. Pourquoi ? Et bien parce qu’on est toujours la minorité de quelqu’un : on est basque en France, kurde en Turquie, etc.
Le cas du monolinguisme est, en réalité, une exception qui concerne quelques pays anciennement coloniaux, comme la France et l’Angleterre. Baigner dans plusieurs langues, c’est une constante de l’espèce humaine. L’Inde illustre parfaitement cette idée.
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