#Corse #Présidentielle 2012 – “Puisqu’il faut parler franchement, parlons donc…” par Vincent Carlotti

UnitaInfurmazione 13 March 2012 Comments Off on #Corse #Présidentielle 2012 – “Puisqu’il faut parler franchement, parlons donc…” par Vincent Carlotti

C’est clair: la Corse ne tient pas, dans la campagne électorale une place importante. Faut il le regretter ou s’en réjouir ? S’en réjouir quand on pense aux heures sombres ou la Corse faisait la une des journaux pendant que les nuits bleues se succédaient; le regretter sans doute car au delà des apparences les problèmes s’ils ne s’expriment plus de manière aussi explosive n’en sont pas moins importants, et par certains cotés plus graves.

Alors pourquoi, à droite comme à gauche il semble que la question corse, dont je pense pour ma part qu’elle n’ pas trouvé pour le moment de réponse satisfaisante, soit en quelque sorte passée à la trappe ?

On ne connait pas encore les positions de tous les candidats, singulièrement de ceux qui font la course en tête. On connait par contre, à gauche, la position d’Eva JOLY et de Jean Luc MELENCHON., La première a développé lors de son déplacement les postions d’EELV qui sont connues depuis longtemps: pour le deuxième, pour lequel j’ai l’impression que la pendule de l’histoire de France a été bloquée en 1793, je suis perplexe et inquiet.

Perplexe parce qu’il m’avait semblé que sur un certain nombre de points le PC corse avait des positions sensiblement différentes, et inquiet parce que je ne souhaite pas que se reproduise la situation qui avait amené Jean Pierre CHEVENEMENT a quitter le gouvernement et à poser sa candidature à la présidentielle ce qui a, volens nolens, contribué à la chute de Lionel JOSPIN.

Corse Matin a publié dans son édition de ce jour un entretien croisé avec Gilles SIMEONI et Jean Christophe ANGELINI qui, et c’est naturellement leur rôle, posent la question de la modification de la constitution pour répondre à, je cite : “ la reconnaissance du statut, de la langue, de l’identité collective, et celui, plus immédiat, des arrêtés Miot et de la compétence fiscale.”

Je ne pense pas que ce soit la bonne méthode pour aller vers une solution politique de la question corse, surtout dans le contexte extraordinairement difficile que traversent aujourd’hui la France et l’Europe. Non pas qu’il faille mettre ces questions sous le boisseau, mais tout simplement parceque ce n’est pas en saucissonnant  ce dossier qu’on va mieux le règler, bien au contraire, car un refus, quelle qu’en soit la raison, ne ferait que nourrir les ressentiments.

Mon sentiment est qu’il faut au contraire mettre franchement la question d’une nouvelle évolution institutionnelle sur la table, et surtout adopter une méthode qui se distingue de celles qui ont eu cours jusqu’à présent pour la négocier..

L’assemblée de Corse élue en 2010 n’a pas été élue pour ça, et rien ne dit que , si la gauche parvient au pouvoir en mai prochain, elle maintienne la date de 2014 pour les élections territoriales, mais les ramène à 2016 , à l’échéance normale.

Je ne crois pas dès lors qu’une avancée constitutionnelle masquée, dont on voit bien les arrières pensées électoralistes, votée avec quelques réserves par ci par là par l’assemblée soit vraiment assez crédible pour entraîner un gouvernement, quel qu’il soit, vers une modification de la constitution.

Je n’imagine aucun gouvernement qui soit prêt à prendre, dans ces conditions, le risque de convoquer le congrès à Versailles.

Par contre, je n’imagine pas davantage qu’un gouvernement s’oppose à la volonté populaire dès lors qu’elle s’exprimerait clairement.

Alors, au lieu de tourner autour du pot, pourquoi ne pas organiser une consultation populaire et poser sérieusement la question de l’obtention d’un véritable statut d’autonomie pour notre région, qui permette à ses élus d’élaborer des textes ayant force de loi sur son territoire dans les domaines, ou cette possibilité lui en sera reconnue constitutionnellement ?

Aurait on peur que le peuple ne réponde pas favorablement à la question posée, qu’il ne soit pas assez mûr pour voir ou se situe son intérêt ? Considère-t-on qu’il faudrait dans ce cas demander à Paris de trancher parceque nous en serions incapables, comme cela a été un temps le cas dans la lamentable affaire de l’implantation de la chambre régionale de commerce ?

On sait ou ce genre d’attitude nous a conduit: faut il rappeler que dans le domaine des transports maritimes, pendant que les compagnies se payaient de superbes navires, au point d’aligner jusqu’à 9 000 000 de places offertes pour seulement 4 à 5 millions de touristes transportés, nous nous donnions en spectacle en nous écharpant pour donner un nom aux  navires de la SNCM, une prérogative qu’elle nous jetait comme on jette un os à un chien  ?

Je ne connais pas la réponse à ces questions, même si j’ai naturellement ma petite idée: mais ce que je sais c’est que ce n’est pas ainsi que nous serons un jour crédibles face au pouvoir central.

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