Pendant des années on a considéré que l’enveloppe de la continuité territoriale pouvait, un peu comme le tonneau des danaïdes être vidée sans trop de soucis car alimentée sans fin par l’Etat. La crise est là pour rappeler les uns et aux autres aux dures réalités et nul doute que dans quelques mois celui ci sera amené sinon à réduire du moins à geler la dite enveloppe.
Cela tombe au plus mal, car pendant ce temps les dossiers épineux s’empilent sur le bureau du président de l’office des transports:
- Les chemins de fer corses sont entrés de plain pied dans le giron de la CTC avec la création de la société d’économie mixte, sans qu’aucune disposition n’ait été envisagée pour réduire le déficit colossal de cette institution, dont la CTC doit assumer l’essentiel.
- Air France KLM annonce, selon le quotidien économique “Les Echos“ son intention de ne plus assurer le traitement de ses vols en escale à compter du 1er avril prochain. Une décision qui, si elle se confirme, obligerait Air Corsica à réembaucher tout ou partie des anciens salariés d’Air France affectés à cette tâche.
- Air France et Air Corsica , toujours selon “Les Echos” négocieraient avec la CTC une forte augmentation des subventions pour le prochain contrat quadri-annuel, à compter du 1 er avril. Les deux compagnies, qui sont les seules à avoir répondu à l’appel d’offres, auraient demandé au total plus de 100 millions par an, sous peine, là encore, de réduire la voilure.
- VEOLIA ayant par ailleurs annoncé son intention de se désengager de la SNCM, c’est tout le dispositif régissant le système de transport entre la Corse et le continent qui se trouve complètement chamboulé.
Face à ce qui constitue un défi colossal mais aussi une bonne occasion de réfléchir à une nouvelle architecture des transports extérieurs et intérieurs de l’Île, force est de constater que ce n’est pas l’imagination qui est au pouvoir et que c’est plutôt au bricolage que s’essaient les responsables en charge de ce dossier.
Personne ne saurait bien sûr rester indifférent au sort des salariés embarqués dans ce qui ressemble de plus en plus à une galère.
Mais rien ne serait pire que de fermer les yeux sur la gravité de la situation et se contenter de poser un emplâtre de plus sur les plaies béantes du système, pour se retrouver dans quelques années face à une une situation ingérable qui coûterait, socialement et financièrement, les yeux de la tête, plongerait des centaines de salariés dans la précarité et laisserait la CTC exsangue pour longtemps.
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