Le groupe basque armé ETA a annoncé dans des courriers qu’il renonçait à “l’extorsion” des entrepreneurs via “l’impôt révolutionnaire”, l’une de ses principales sources de financement, ont indiqué jeudi les organisations patronales du Pays Basque et de Navarre. Le président de la Confédération des entrepreneurs de Navarre (CEN), José Antonio Sarria, a annoncé avoir reçu un courrier de l’ETA, authentifié par la police, annonçant la “fin de l’extorsion” des entrepreneurs. La Confédération patronale basque Confebask a annoncé avoir reçu elle aussi une lettre annonçant “l’arrêt des extorsions”. Il s’agit d’une nouvelle “positive et qui donne espoir”, a déclaré une porte-parole de la Confebask tout en soulignant que la “prudence” restait de mise. M. Sarria a précisé jeudi lors d’une conférence de presse à Pampelune, que les patrons navarrais n’avaient pas fait état de réception de lettres d’extorsion de l’ETA depuis le mois d’octobre. L’organisation indépendantiste basque a annoncé le 10 janvier un “cessez-le-feu” unilatéral “permanent”, jugé insuffisant par Madrid, et a réaffirmé récemment dans un communiqué son “engagement clair à mettre fin” à la “confrontation armée”.
Les campagnes d’extorsion auprès des entreprises ou les enlèvements accompagnés de demande de rançons ont pratiquement été les premières activités de l’organisation séparatiste pour financer sa lutte armée, et n’ont pas forcément été interrompues pendant les précédentes trêves. Ainsi, lors de la trêve de 1998-1999, l’ETA avait poursuivi son racket auprès des entreprises, au titre de l'”impôt révolutionnaire”. Ce système visait à récolter auprès de chefs d’entreprise de fortes sommes d’argent en liquide pour financer la lutte armée, la subsistance de dizaines de militants clandestins, l’achat d’armes, la location de logements… L’ETA envoyait des lettres d’avertissement ou de menaces à l’industriel, l’entrepreneur ou le commerçant visé, pour lui demander une somme d’argent variable en fonction de la taille de son entreprise et n’hésitait pas à perpétrer des attentats contre les entreprises récalcitrantes. L’organisation, considérée comme terroriste par l’Union européenne et les Etats-Unis, est tenue pour responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans d’attentats pour l’indépendance basque. Aujourd’hui très affaiblie, elle n’a pas commis d’attentat sur le sol espagnol depuis août 2009.
Comments are closed.