Le parti indépendantiste corse Corsica Libera a dénoncé à Corte (Haute-Corse) la responsabilité de l’Etat dans la “dérive mafieuse”, ponctuée d’assassinats, sur fond de spéculation immobilière et de trafic de drogue, qui gangrène la société insulaire.
“Les assassinats de ces derniers temps sont généralement liés aux activités immobilières (…) et l’Etat laisse les gens s’étriper sans rien faire, après avoir concentré ses efforts dans la lutte contre le mouvement national sans combattre les groupes mafieux”, a déclaré lors d’une conférence de presse Jean-Guy Talamoni, membre de l’exécutif de Corsica Libera et élu à l’Assemblée de Corse.
Pour cette formation, qui compte 4 élus (sur 51) à l’Assemblée, “l’Etat français porte une lourde responsabilité dans cette situation, ayant depuis des décennies laissé prospérer les différents groupes mafieux”, selon une déclaration écrite remise à la presse. Corsica Libera a aussi accusé l’Etat d’avoir “laissé se développer le trafic de drogue, qui prend aujourd’hui des proportions dramatiques”.
Une citoyenneté corse pour baisser les prix de l’immobilier
Mettant en cause “les élus clientélistes” et “l’appât du gain et de profits illimités, chasse gardée du banditisme”, Corsica Libera a plaidé, pour endiguer “la dérive mafieuse de la société corse”, pour la création d’un organisme de contrôle des fonds publics sous l’égide de la Collectivité Territoriale de Corse (CTC). Face à la mafia, “jonction entre le banditisme, le monde des affaires et celui de la politique (…) il appartient à la CTC (…) de faire régner la plus totale transparence dans son action”, est-il souligné dans la déclaration.
Corsica Libera a aussi rappelé sa proposition d’instaurer une “citoyenneté corse fondée sur 10 ans de résidence (sauf pour la diaspora) afin de faire baisser les prix de l’immobilier et donc les enjeux liés à la construction”. S’étonnant que “ces deux mesures concrètes n’aient pas encore été mises en oeuvre par les élus corses”, Corsica Libera a ajouté “ne pas vouloir imaginer que quelques-uns de ces élus soient intéressés (…) par la spéculation immobilière, ce qui pourrait expliquer les atermoiements de certains groupes” à l’Assemblée.
“Les assassinats actuels étant pour la plupart liés aux activités immobilières, seule une action résolue permettra d’assainir la situation”, a souligné le parti indépendantiste. Au total, 22 personnes ont été assassinées depuis le début de l’année en Corse, qui compte 300.000 habitants. La plupart de ces affaires, comme les dizaines d’assassinats des années précédentes, n’ont pas été élucidées.
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