La messe semblait dite, pourtant. Le 27 mars 2009, la cour d’assises spéciale confirmait en appel la condamnation d’Yvan Colonna. Lui qu’une longue cavale rendit célèbre se trouve durablement fixé. Ce sera la perpétuité, pour l’assassinat du préfet Claude Érignac dans une rue d’Ajaccio, onze ans plus tôt. Le verdict est tombé au bout de débats décousus, remplis de bruit et de fureur.
Dès le premier jour, choisissant la rupture, l’accusé avait dénoncé “une justice aux ordres de Sarkozy.” Le lendemain, alors qu’on attend le témoignage de ses parents : “Ils ne viendront pas, je leur ai interdit !” Enfoui dans son col d’hermine, réfractaire au conflit, le président Didier Wacogne n’a pas répliqué. La défense vient d’établir un rapport de force favorable et s’appliquera, au fil des jours, à pousser son avantage.
Tout va compter, désormais, pour discréditer un tribunal “composé de tricheurs, de faussaires, de menteurs.” À ce jeu de massacre, M e Antoine Sollacaro se distingue particulièrement : “On a l’impression d’être devant une junte birmane. Vous êtes disqualifié, vous devriez partir !” L’injure et l’outrance, très vite, remplacent l’argumentaire. Rarement on aura vu, dans un prétoire, pareille remise en cause de l’impartialité d’un magistrat. Dehors, caméras et micros tendus assurent un formidable relais médiatique.
Source et suite de l’article: http://www.ledauphine.com/isere-sud/2011/05/01/yvan-colonna-acte-iii
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