Le PEAD, Programme européen d’aide aux plus démunis, mis en place depuis 1987 à l’initiative de Coluche et de Jacques Delors est en danger, alors que les denrées alimentaires qu’il génère sont indispensables aux associations caritatives. La France, troisième pays bénéficiaire, concentre près d’un tiers, soit 4 millions des 13 millions d’Européens concernés par ce programme. Le budget global du PEAD qui s’élevait à 480 millions d’euros ces dernières années risque d’être drastiquement réduit pour 2012 à 113 millions d’euros. Les fonds alloués à la France qui devaient atteindre 72 millions d’euros en 2012, ne compteraient finalement que pour 15 millions, soit 75% de baisse. Les conséquences pour les plus démunis seraient désastreuses : 25 à 30% des moyens annuels des associations caritatives provenant de ces aides.
A fortiori dans cette période de crise, qui voit une forte progression de la pauvreté, c’est une véritable catastrophe alimentaire qui se profile. Alors que la précarité n’a de cesse d’augmenter, que la crise touche maintenant les jeunes travailleurs pauvres, les retraités, et les familles monoparentales, le démantèlement de ce programme d’aide aux plus démunis sonne comme une grave remise en en cause du caractère fondamental du droit à l’alimentation et de l’idéal de solidarité européenne. Réunis aujourd’hui à Bruxelles pour trouver une solution à ce que les ONG qualifient de « tsunami alimentaire », les ministres européens de l’agriculture ont ajourné leur décision au mois octobre.
L’Europe ne peut se détourner des Européens qui vivent dans la précarité. La remise en cause du PEAD signifierait la victoire de l’égoïsme sur la solidarité, du repli national sur l’ambition européenne. Il est de la responsabilité du gouvernement français de trouver un accord avec ses partenaires et la Commission Européenne pour sauver ce programme initié par la France et éviter d’aggraver la situation des plus démunis.
Faites passer l’information autours de vous en cliquant sur :
Comments are closed.