Corse – Trafic de drogue : Corsica Libera dénonce le « laisser faire »

UnitaInfurmazione 22 September 2011 Comments Off on Corse – Trafic de drogue : Corsica Libera dénonce le « laisser faire »

Pour cette conférence de presse contre le trafic de drogue, les militants de Corsica Libera s’étaient déplacés sur la place des Cannes, à Ajaccio. Et c’est au mégaphone que Pierre Poggioli a pris la parole. Afin que les habitants des immeubles voisins entendent clairement le discours des nationalistes.

Les termes sont durs. Principalement à l’encontre de l’État.

« La drogue en Corse est un fléau que les nationalistes dénoncent depuis 25 ans. Sa gravité n’échappe à personne, sauf au préfet qui vient de le découvrir »,martèle-t-il.

Il insiste sur l’impact social et économique désastreux d’un trafic qui ne fait que croître. « La société corse est doublement touchée : d’une part, elle subit les ravages de la consommation de drogue. D’autre part, elle voit une partie de son économie – et donc de ses emplois – contrôlée par des groupes mafieux qui se livrent une guerre sans merci, mettant même en danger les simples citoyens », analyse Corsica Libera.

Rappelant que les militants nationalistes continuent d’être dans le collimateur des services de police, les militants de Corsica Libera s’insurgent contre « le zèle et l’agressivité de certains élus clanistes, particulièrement de droite ».Ils considèrent qu’il s’agit d’une politique consciente avec l’utilisation de moyens sophistiqués de filature d’écoute etc. Ils mettent en parallèle la faiblesse des moyens déployés contre les trafics de stupéfiants.

Trafic de drogue et spéculation

Pour les militants nationalistes, les dérives et les règlements de compte de ces dernières années se nourrissent à deux sources, génératrices de profit : le trafic de drogue et la spéculation immobilière.

Ils insistent : « La jeunesse corse constitue l’avenir de notre peuple. Elle affronte une situation qu’elle n’a pas choisie. A l’heure où il est question de conférer à la représentation politique corse le pouvoir de légiférer, la moindre des choses serait de se prononcer sur notre devenir : allons-nous privilégier les valeurs du savoir et ouvrir la Corse à la modernité ou bien au contraire accepter la suprématie de l’argent facile ? »

Pas un quartier en particulier

Et afin que les choses soient parfaitement claires, Corsica Libera précise que le choix du quartier des Cannes n’a été inspiré que par le fait que plusieurs de ses militants y travaillent et y vivent.

« Nous aurions pu tenir cette conférence de presse sur la place du Diamant, toutes les communes et tous les quartiers sont touchés par ce fléau », assure Pierre Poggioli. Il précise cependant que le trafic de drogue est encore plus dévastateur dans les quartiers populaires.« Il est plus difficile de lutter quand il n’y a pas de perspective d’avenir. Quand les familles se retrouvent démunies. Quand le consommateur n’a pas le pouvoir d’achat et qu’il doit revendre pour se procurer du produit », rappelle-t-il.

Sur un plan plus politique, il soupçonne les pouvoirs publics de laisser s’instaurer une économie parallèle qui freine la revendication sociale.

Les militants de Corsica Libera n’hésitent plus à dénoncer la mise en place d’un véritable « système mafieux » . Considérant que ceux qui s’enrichissent grâce aux trafics sont aussi ceux qui, à terme, maîtrisent une partie de l’économie et donc des emplois. « Il ne s’agit pas de se tromper de combat » souligne Pierre Paoli. « Ce ne sont pas les petits consommateurs que nous visons. Mais ceux qui font venir la drogue en grande quantité et font de vrais profits avec »,conclut-il.

Isabelle LUCCIONI

iluccioni@corsematin.com

 

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