Le président de la Collectivité territoriale de Corse (CTC), Paul Giacobbi, a qualifié vendredi le non-lieu de la cour d’appel de Paris dans l’enquête sur l’impact du nuage radioactif de Tchernobyl en 1986 en France de falsification et de tromperie.
Une fois de plus, il nous faut déplorer cette culture du secret et du mensonge qui caractérise notre pays, ainsi que cette incapacité de notre justice à s’émanciper de cette chape de plomb pour dire tout simplement le droit et accorder de justes réparations aux victimes, a déclaré M. Giacobbi dans un communiqué.
Déplorant que la falsification et la tromperie (aient) bien eu lieu, il a souligné que si la justice n’établit pas avec certitude de lien juridique entre cette entreprise de mensonge, l’absence de mesures de prévention qui en a résulté et la multiplication manifestement anormale d’un certain nombre d’affections caractéristiques comme le cancer de la thyroïde dans les zones les plus exposées, le bon sens ne peut que le relever et la morale que le déplorer.
Le président de la CTC, également député (PRG) de Haute-Corse, a ajouté qu’il insisterait pour que soit débattue à l’Assemblée nationale sa proposition de loi déposée il y a plusieurs années sur la présomption de causalité entre les accidents d’irradiation et l’apparition d’un certain nombre de pathologies.
Il a aussi indiqué que la CTC allait attribuer 400.000 euros pour financer une enquête épidémiologique en Corse, où le nombre de cancers et de maladies de la thyroïde avait explosé après la catastrophe. L’Assemblée de Corse débattra les 6 et 7 octobre de cette question pour marquer sa volonté politique très forte de voir aboutir cette action.
Cette enquête, a-t-il ajouté, doit apporter un éclairage objectif et précis sur l’impact sanitaire de cette catastrophe et sera confiée à un organisme indépendant par appel d’offres européen.
La cour d’appel de Paris a estimé le 7 septembre que la catastrophe de Tchernobyl n’avait pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France, mettant notamment hors de cause l’ancien directeur du Service central de protection contre les rayons ionisants, le Pr Pierre Pellerin, seul mis en examen dans ce dossier, pour tromperie aggravée, en 2006.
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