Le ministère de la Justice annonçait, le 2 mars dernier, leur transfèrement. Et l’avait confirmé le lendemain du verdict du procès en appel d’Yvan Colonna. Marcel Istria (54 ans), Didier Maranelli (46 ans) et Martin Ottaviani (43 ans), tous trois membres du commando des anonymes et incarcérés sur le Continent allaient finir leur détention au centre de Borgo.
Sauf que cette mesure a été annoncée de manière unilatérale. Si les deux premiers, inscrits sur la liste des prisonniers politiques de l’associu Sulidarità, doivent bien terminer leur peine sur le sol corse, Martin Ottaviani, lui, a décliné l’offre. Joint hier par téléphone, son avocat, Me Eric Barbolosi analysait les raisons de ce refus. Il confirme que son client a écrit au ministère en milieu de semaine pour faire part officiellement de sa décision.
Pas sans Ferrandi et Alessandri
« Martin Ottaviani, qui sera libéré en 2014 (il lui reste exactement 35 mois à effectuer), a un projet de libération conditionnelle sur la région parisienne où il suit actuellement une formation ; celle-ci lui a été refusée pour des raisons d’ordre matériel », détaillait le défenseur. Avant d’avancer une cause d’ordre familial : « Son épouse travaille et réside à Nanterre, ce rapprochement serait donc pour lui un éloignement ».
Un autre motif, enfin, a conduit Martin Ottaviani à rester pour l’heure dans sa cellule de la centrale de Poissy (non loin de Versailles). « Il est incarcéré avec Alain Ferrandi et il ne voit pas pourquoi il serait rapproché et pas celui-ci ni Pierre Alessandri, d’ailleurs (qui est à Lannemezan) », rapporte Me Eric Barbolosi.
Le signe d’une unité et d’une solidarité entre les membres d’un commando qui participé à l’assassinat du préfet Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio. Arrêté et écroué en 1999 et condamné en 2003 à 20 ans de réclusion criminelle, Martin Ottaviani avait joué le rôle de chauffeur. En garde à vue, comme Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et Didier Maranelli, il avait assumé cet « acte collectif politique. » Mettant en cause Yvan Colonna, avant de se rétracter, il était revenu dire, il y a quelques semaines lors du troisième procès devant la cour d’assises de Paris, l’innocence du berger de Cargèse. À la barre, répétant les pressions policières, il avait évoqué, pour la première fois, le fait de n’avoir emmené que deux membres dans la rue du Kalliste. Alors que l’accusation en plaçait trois : Colonna, Alessandri et Colonna.
À l’heure où Yvan Colonna se pourvoit en cassation, ces libérations imminentes tournent une page supplémentaire sur l’affaire Erignac. Treize ans plus tard. Presque une génération.
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