Le scénario de la matinée est déjà écrit : Yvan Colonna parle en dernier. Il s’adresse à la cour, comme le veut l’usage. Cette ultime prise de parole de celui qui est encore présumé innocent, ouvre la porte des délibérations. Les neuf magistrats de la cour d’assises spécialement composée se retirent dans la foulée dans le plus grand secret.
Quelques minutes plus tôt, le président a lu l’arrêt concernant les questions annexées au délibéré, puisque la décision sera motivée. En clair, cela signifie que l’intime conviction des juges sera autopsiée, détaillée, disséquée par une trame d’environ quarante questions. Mais ce chiffre peut être modulable. Au final, une majorité simple de cinq juges suffira pour décider de la culpabilité ou de l’innocence.
La victoire du droit
Cette motivation est une première devant une juridiction française. Elle a été arrachée par la défense, galvanisée par le génial procédurier qu’est Me Philippe Dehapiot aux côtés de Mes Pascal Garbarini, Eric Dupond-Moretti, Gilles Simeoni et Antoine Sollacaro.
Le président Hervé Stephan, en chef d’orchestre mesuré depuis l’ouverture des débats, le 2 mai, a suivi leurs conclusions. En première instance, en 2007, Yvan Colonna avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. L’audience en appel, en 2009, avait été un « scandale judiciaire ». Elle avait alourdi la condamnation d’une mesure de sûreté de 22 ans, soit le maximum prévu par la loi. Avant que la cour de cassation n’annule ce verdict.
Source et suite de l’article : http://www.corsematin.com/article/corse/proces-colonna-l%E2%80%99acquittement-ou-la-mort-civile
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