Le député-maire a donné un large entretien à la revue Alternatives Économiques. Voici les thèmes abordés, il livre pour les internautes son analyse du développement économique du pays ajaccien.
Rappel contexte : une compétence partagée
La Communauté d’agglomération du pays Ajaccien a décidé, au titre de l’intérêt communautaire :
d’assurer la compétence de création, aménagement, entretien et gestion de zones d’activité industrielle, commerciale, tertiaire, artisanale, touristique, portuaire ou aéroportuaire,
de mettre en place des actions de développement en matière
Les compagnies consulaires assurent des rôles de représentation de catégories socioprofessionnelles auprès des pouvoirs publics, et offrent un appui au développement des entreprises en terme de démarches administratives et de formation.
1/ Les conditions préalables du développement sont désormais remplies grâce à l’effort entrepris par les collectivités pour mettre à niveau et moderniser le service public local
De l’eau, (Horizon 2013)
De l’Assainissement
Des transports (Nouvelle DSP, voie bus, parking souterrain pour porter la capacité à plus de 1000 places…)
De la culture (Ouverture espace diamant, halle des sports, salle de spectacle de 7000 places)
Du logement (Programme local de l’habitat et 1000 nouveaux logements sociaux seront construites d’ici 2014)
Du social ( CCASS, aides à la personne,…)
La MDE : Une plateforme pour la création et le maintien de l’emploi
Née du partenariat des acteurs locaux, la Maison de l’Emploi du Pays Ajaccien, s’impose aujourd’hui comme un véritable pôle de compétences en matière d’emploi. Accès à l’emploi mais aussi développement et création d’entreprises sont au cœur de ses actions. La mise en place du service d’amorçage de projets en milieu rural permet quant à lui de diffuser les outils et méthodes de la création d’entreprise dans des secteurs géographiques plus reculés.
2/ L’économie du Pays ajaccien est encore une économie de consommation de revenu
– Une surreprésentation d’emplois du secteur public (plus de 30 % de l’emploi salarié contre 20% au niveau national) en lien avec le statut de capitale administrative de la capitale régionale. Cette forte densité de l’emploi public qualifie l’économie locale plutôt comme une économie consommatrice de revenus que productrice de revenus.
– Une prépondérance des Très Petites Entreprises (TPE)
Le Pays ajaccien ne compte pas de grands établissements : à l’image de la France, le tissu économique local est composé à 90% de très petites entreprises (TPE).
– Un secteur touristique très présent en pays Ajaccien
Le bassin d’emploi Ajaccien capte un peu moins de 20% de la fréquentation touristique totale de la région Corse, et se place en tête du taux d’occupation des hébergements. Les activités liées au tourisme emploient entre 900 et 1300 salariés en « équivalent temps plein » sur le pays Ajaccien, traduisant ainsi l’importance stratégique de ce secteur dans le développement du territoire.
– Un secteur tertiaire largement majoritaire
Le secteur tertiaire représente près de 78 % des établissements du bassin de vie Ajaccien soit près de 15 000 emplois permanents, tous secteurs confondus. Le service aux particuliers domine, mais les activités de services aux entreprises se sont particulièrement développées depuis le début des années 2000.
– Une agriculture à dynamiser
Le secteur primaire composé de la pêche, de la sylviculture et l’agriculture se caractérise par le déclin de cette dernière. L’agriculture représente 0,16 % des établissements tous secteurs d’activités confondus.
– Un secteur du bâtiment et des travaux publics très présent
Le secteur des bâtiments et travaux publics (BTP) représente 15 % des établissements, soit près de 3000 emplois.
– Une industrie présente malgré une tradition locale peu affirmée
L’industrie concerne près de 7 % des établissements (dont 2% pour l’agroalimentaire) représentant plus de 1800 salariés. On peut noter la présence d’un pôle industriel aéronautique avec l’entreprise Corse Composite Aéronautique qui compte 213 emplois. Dans le secteur de l’agroalimentaire, la monographie réalisée en 2008 par la CAPA montre de fortes potentialités de développement.
– Une économie marquée par la saisonnalité
En 2005, 2 700 saisonniers ont été recrutés dans l’arrondissement d’Ajaccio. Les saisonniers sont essentiellement recrutés dans l’hébergement (41 %), la restauration (24 %) et le commerce (18 %). Toutefois, cette répartition est différente selon la zone.
3/ Les facteurs d’attractivité du Pays ajaccien : L’économie du Pays ajaccien présente des opportunités de développement d’une économie de production
– Corse Composites, sous traitant d’Airbus,
– L’industrie agro alimentaire,
– Campus plex dédié aux hautes technologies (basé sur le concept d’entreprises sœurs dans le domaine internet. Ces entreprises mettent en commun leur expertise tout en restant indépendantes)
– Existence du pôle « Myrte » de développement de la filière hydrogène avec le CEA, et AREVA, qui confère une opportunité de développement de nouvelles activités dans le secteur de l’énergie
La création d’entreprises en pays Ajaccien
Au titre de l’année 2007, 568 établissements (soit 632 emplois) ont été crées. ¾ des créations sont des créations pures. La création d’entreprises concerne plutôt le secteur tertiaire. Ce dynamisme s’explique en partie par le poids de la création d’entreprise aidée qui apparaît de plus en plus comme une nouvelle alternative à la recherche d’un emploi mais aussi par le poids de la saisonnalité.
La création d’entreprise par un public « fragilisé » est particulièrement forte en région Corse où, dans près de deux cas sur cinq, cette création est portée par une personne en situation de chômage (un cas sur trois sur le continent). La petite taille des entreprises, si elle ne permet pas une véritable structuration des filières, a pour avantage de limiter l’impact de la mondialisation sur notre tissu économique. L’importance des échanges locaux, a eu pour effet de limiter l’impact de la crise financière de 2009 sur notre territoire.
Une volonté de mettre l’innovation à l’agenda
Certes, l’innovation souffre de la taille réduite des entreprises corses, mais des signes encourageants méritent d’être soulignés :
– L’Université de Corse, dispense des formations pointues susceptibles de fournir à la Corse une main d’œuvre très qualifiée. Elle dispose d’une cellule de « veille » qui repère les innovations et accompagne les chercheurs dans leur démarche de création d’entreprise en les orientant vers l’incubateur régional,
– L’incubateur technologique territorial de Corse (I2TC) porté par la CTC propose quant à lui d’aider l’inventeur (faisabilité technique, étude de marché, dépôt de brevet…), de le financer, de le former à la gestion de l’entreprise. Il tend à avoir une vocation généraliste et non plus ciblée sur l’innovation technologique.
– Un pôle de compétitivité, CAPEnergie « accélérateur de progrès »
Le pôle de compétitivité Capénergie permet de dégager des synergies autour d’un projet innovant : une plate-forme technologique alliant énergie solaire, hydrogène et piles à combustible. La zone d’emploi d’Ajaccio figure parmi les territoires qui accueillent de nombreuses entreprises liées au pôle. Ces entreprises qui employaient en 2005, 120 salariés, sont toutes des PME et représentent près de 9% des salariés de l’ensemble des PME du pôle. Leurs activités concernent principalement l’installation de produits aérauliques et frigorifiques.
Une économie numérique qui monte en puissance
La Corse se caractérise par des comportements de consommation des NTIC sensiblement plus élevés que sur le Continent : 27% des foyers insulaires sont connectés à Internet contre 23,5% en moyenne nationale. De même, le taux de pénétration du moyen débit (ADSL) dans les ménages y est largement supérieur (34% des internautes, contre 19% sur la France entière).
Les orientations stratégiques
Le schéma de cohérence territoriale fixe les objectifs des diverses politiques publiques en matière d’habitat, de développement économique, de déplacements, de grands équipements, de préservation et mise en valeur de l’environnement et des paysages naturels et urbains. La réalisation du SCOT permettra de mettre en valeur les choix de la communauté d’agglomération en matière de développement économique du territoire.
– Instaurer la gouvernance territoriale
A l’échelle d’un territoire, la gouvernance doit permettre la mise en réseau des différents acteurs institutionnels, politiques, économiques, associatifs et sociaux dans la perspective d’un projet de développement pérenne.
– Agir en partenariat par contrat d’objectifs et de progrès par filière
Ainsi la CAPA entend privilégier la voie des contrats d’objectifs et de progrès avec l’ensemble des acteurs opérationnels du développement économique territorial, qui répondront à son diagnostic et ses orientations stratégiques.
– Conforter l’économie résidentielle
Il est possible de développer l’activité et l’emploi dans une région en incitant les détenteurs de revenus venant d’ailleurs à y vivre et/ou à y consommer.
– Développer une économie productrice de revenus sur des segments à forte valeur ajoutée
Les filières agro alimentaire, aéronautique, énergies renouvelables et économie sociale et solidaire ont vocation à constituer les moteurs du développement d’une économie productrice de revenu.
– Valoriser les activités économiques identitaires
La qualité du patrimoine bâti et naturel constitue un capital à maintenir et valoriser pour le développement économique territorial.
– Conforter l’activité touristique
Les potentialités du territoire situé entre mer et montagne doivent être développées pour construire une offre de loisirs et un positionnement fédérateur qui sortent du strict « balnéaire ».
– Développer l’excellence environnementale
Dans la politique publique foncière économique et dans la politique touristique.
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