Edito – “La politique en #Corse : Ce qu’Emmanuel Arène n’avait pas prévu”

UnitaInfurmazione 28 February 2013 Comments Off on Edito – “La politique en #Corse : Ce qu’Emmanuel Arène n’avait pas prévu”

Ceux qui s’inquiètent de la tournure que prend la vie publique en Corse, n’ont pu rester insensibles au regard que porte Thelonius Lescinsky sur la transformation de notre société occidentale :

unita naziunale logo« La légèreté avec laquelle l’Occident se livre pieds et poings liés, à la criminalité, me fait penser qu’entre mafia et démocratie existe un lien indissoluble. Grâce aux flux capitalistes que le crime organisé reverse jour après jour dans les secteurs stratégiques de l’économie, nos démocraties peuvent excellemment survivre aux crises récurrentes. L’accumulation du capital mafieux, à l’origine illicite, a besoin de trouver sa justification dans un système complexe, législatif et processuel. Il s’agit, d’un côté, de continuer à faire croire aux gens que les dynamiques sociales sont gouvernés par la politique et par la loi ; de l’autre, d’assurer, sur deux, aux maximum trois générations, l’intégration complète des mafias. Les mafieux sont, aujourd’hui, les nouveaux capitaines d’aventure : ils garantissent le maintien du système et s’emploient à le faire passer à l’aube des lendemains. Leurs enfants et petits-enfants constitueront une nouvelle élite destinée à hériter de l’Occident. »

Démocracy and Conspiracy  Samanthowatan University Press, 2010

En 1880, la Troisième République balbutiante manda Emmanuel Arène dans sa Corse natale pour en extirper les Bonapartistes et y organiser un semblant d’administration. Ce qu’il fit, avec les pouvoirs d’un véritable roi et par les procédés que nous connaissons encore aujourd’hui.A Canzona di Maneta reste sans doute le témoignage le plus lapidaire sur l’anthropologie politique corse de cette fin du XIXème siècle. A l’évidence, Arène a fondé une pratique politique que même les pires des politiques génois n’auraient imaginée ! Mais l’histoire a des retournements inattendus. Aujourd’hui, les dynasties de caporaux consacrés par la République vont se trouver remplacés par leurs agents électoraux.A la violence de l’État, légitimée par des élus cooptés, succède désormais la violence d’une caste émergente de féodaux désireuse de se pérenniser. Manifestement les rejetons des potentats installés par Arène, de droite comme de gauche, n’ont ni l’énergie ni l’audace de leur modèle : car au delà de ses succès de boulevardier et d’homme du monde, cet opportuniste forcené était de surcroît un homme courageux qui ne s’en serait pas tenu à des communiqués lénifiants ou à l’inanité de propos tribunitiens.Tant il est vrai qu’il était en droit de considérer qu’il avait le monopole de la violence puisqu’il représentait l’État.

Ghjacumu Petru

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