#Corse – “La Palestine reconnue par l’ONU. Enfin !” par François Alfonsi, Eurodéputé

UnitaInfurmazione 4 December 2012 Comments Off on #Corse – “La Palestine reconnue par l’ONU. Enfin !” par François Alfonsi, Eurodéputé

La communauté internationale a enfin franchi le pas et résisté au véto des dirigeants politiques israéliens. En accordant le statut d’observateur à l’État palestinien comme 194ème État membre de l’ONU, la communauté internationale relance le processus d’Oslo de 1993.

Presque vingt ans se sont écoulés depuis les accords d’Oslo entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, et 2012 restera une date clef pour la paix au Proche Orient. Désormais, la création d’un Etat palestinien de plein droit est inscrite dans l’ordre international. Les conditions de sa création, à commencer par ses frontières et sa viabilité, sont encore à définir dans le cadre d’une paix négociée. Mais la décision de l’ONU crée une situation politique nouvelle.

En effet, l’enlisement du processus d’Oslo finissait par remettre en cause le fondement même de la paix promise, à savoir la création de deux Etats distincts. La théorie « d’un seul Etat » a même été avancée par les plus extrémistes dans les deux camps : ceux d’Israël qui, pour des raisons religieuses -les partis religieux font 20% des voix en Israël- veulent que tout le territoire, et particulièrement la Cisjordanie, reste sous administration d’Israël pour continuer d’y implanter des colonies de peuplement, quitte à l’occuper militairement, et ceux des Palestiniens qui refusent la présence même d’un Etat juif, se jurant, par la voie d’une guerre sans fin, de reprendre le contrôle de ce qui était la Palestine avant 1948.

En Israël, les extrémistes religieux tiennent le haut du pavé dans leur alliance avec Benyamin Netanyahou car ils assurent une majorité absolue à la droite israélienne. A l’occasion des nouvelles élections de janvier prochain, leur coalition entend s’installer durablement au pouvoir et poursuivre une politique du fait accompli qui, jour après jour, rend obsolète la possibilité de créer un Etat palestinien viable. Le principal outil de cette politique est lié aux colonies de peuplement, formées par des activistes religieux qui s’implantent, à l’abri des check-points de l’armée israélienne, et avec l’aide des subsides de l’Etat hébreu, dans les secteurs les plus stratégiques du territoire, notamment à Jerusalem. D’ailleurs, en réaction immédiate au vote de l’ONU, Benyamin Netanyahou a annoncé que 3000 logements seraient créé dans la zone E-1 de Jerusalemen Est, un no man’s land qui seul permet encore d’envisager une continuité territoriale entre les deux parties palestiniennes au nord et au sud de la ville. En effet, coupée en deux, Jerusalem-Est ne pourrait plus être une capitale viable pour le futur Etat palestinien.

Mais cette réaction de force masque mal une position de faiblesse tout à fait nouvelle pour Israël. En effet, outre Israël lui-même, seulement huit Etats ont voté contre un statut officiel pour la Palestine à l’ONU : les USA, le Canada, un seul Etat européen, la Tchéquie, et cinq micro-Etats du Pacifique. Parmi 138 votes pour, il y a douze pays européens dont la France, l’Espagne, le Danemark, l’Autriche et la Suisse, et 46 se sont abstenus, dont la Grande Bretagne et l’Allemagne. Jamais Israël n’a été autant isolé sur la scène internationale. D’autant plus que ce vote n’a été que mollement contesté par les Etats Unis de Barack Obama dont on sait qu’il a de très mauvaises relations avec le dirigeant israélien qui avait ouvertement soutenu son rival dans l’élection américaine. Par ailleurs, l’annonce israélienne sur la construction de nouvelles colonies de peuplement a suscité un tollé général, y compris de la part de la diplomatie américaine. Le vote du 29 novembre 2012 marque donc un retournement de situation.

C’est ce qu’a ressenti immédiatement la rue palestinienne qui a manifesté sa joie avec beaucoup de ferveur. Les forces modérées palestiniennes, à commencer par Mahmoud Abbas, s’en trouvent largement renforcées, et le Hamas a compris qu’il devait lui aussi soutenir les efforts des négociateurs.

De son côté, comment réagira l’opinion israélienne qui semble s’être jusque là majoritairement rangée derrière la politique du Likoud et son alliance avec les extrémistes religieux ? Le soutien international est pour les israéliens un élément vital qui conditionne leur sécurité à long terme. Les choix politiques de Netanyahou dans le cadre de son alliance avec les extrémistes religieux l’ont fragilisé, ce qui ouvre la porte à la relance du débat politique en Israël. Cela ne modifiera probablement pas la donne politique dans le court terme lors des élections du 23 janvier 2013, mais cela devrait permettre aux partisans de la paix héritiers d’Ytzhak Rabin, le prix Nobel de la Paix abattu par un terroriste religieux juif en 1995, de retrouver de la voix.

En Palestine, un nouvel espoir existe enfin !

Corsica Infurmazione, L’information Corse
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