Le lundi 26 novembre 2012 [16h55] (www.unita-naziunale.org) : Dans la situation, extrêmement grave, que connaît la Corse, et à quelques heures de la visite de plusieurs ministres français à l’Assemblée de Corse, Corsica Libera entend rendre publique sa position. Réunis en Ghjunta dimanche après midi à l’amphi “Ribellu” , la centaine de militants présents s’est adressé d’une part à l’opinion corse, et d’autre part aux représentants du gouvernement français de passage dans notre pays.
À l’adresse de l’opinion corse :
Corsica Libera demande aux Corses de récuser radicalement les mises à l’index de notre communauté nationale, accusée une fois de plus de tous les maux (violence congénitale, « omertà » et autres inepties), et ce pour couvrir la faillite de la politique française en Corse.
Non, ce ne sont pas les Corses qui sont responsables de la situation actuelle en matière de banditisme, mais bien l’Etat français qui a exercé cette compétence de façon irresponsable pendant des décennies. En pourchassant systématiquement les nationalistes et en laissant prospérer les mafieux de tout poil, les différents gouvernements français ont permis la mise en coupe réglée de la Corse. Des secteurs entiers de l’économie sont actuellement la chasse gardée du grand banditisme (marchés publics, immobilier, en particulier). Sans compter le trafic de drogue qui se développe de façon terrifiante au sein de notre jeunesse.
Pendant ce temps, les forces dites de l’ordre ont joué un jeu plus que trouble : connivences avec certains groupes mafieux, faux procès-verbaux distillés pour mettre des hommes en danger, « poussettes » en tout genre…
Si les députés corses décident de demander une enquête parlementaire sur le rôle de la police en Corse, nous soutiendrons vivement cette initiative afin que chacun sache ce qui a été fait ces dernières années dans notre pays.
Corsica Libera a été la seule formation politique à dénoncer ces dérives mafieuses et policières, et à formuler des propositions pratiques pour en sortir :
– Création d’un organisme de contrôle des fonds publics et d’évaluation des politiques publiques. (Proposition partiellement validée par l’Assemblée de Corse depuis quelques mois).
– Citoyenneté corse fondée sur dix ans de résidence dans l’île comme condition d’acquisition des biens immobiliers, pour faire baisser les enjeux aujourd’hui vertigineux liés aux activités de promotion. (Proposition aujourd’hui à l’étude à l’Assemblée de Corse).
C’est en s’attaquant à la racine du mal, à savoir à des orientations économiques suicidaires fondées sur le profit massif et immédiat, que nous pourrons changer les choses. C’est la raison pour laquelle nous avons dénoncé en son temps le précédent PADDUC et son économie dite « résidentielle » qui mettait purement et simplement la Corse aux enchères et la livrait aux intérêts les plus troubles. Malheureusement, si ces orientations économiques ont été aujourd’hui abandonnées par l’Assemblée de Corse, le mal s’est entretemps développé, les appétits ont été aiguisés, et la spirale spéculation/règlements de comptes a été engagée. Seules des mesures drastiques permettront de stabiliser la société corse, mesures que nous proposons pour notre part.
Il est temps d’opérer un sursaut et de changer radicalement la situation de notre pays : seul un projet audacieux et commun permettra d’atteindre cet objectif.
Aussi, face aux accusations insultantes émanant de ceux qui ont porté notre pays à la ruine, nous appelons notre peuple à la cohésion, à la solidarité, à l’union autour des forces de changement : le mouvement national, bien sûr, mais au-delà, tous ceux qui travaillent aujourd’hui à une réforme conséquente, à l’Assemblée de Corse et ailleurs.
Les Corses ne peuvent compter que sur leurs propres forces pour se donner un avenir différent : ils doivent bannir les lamentations et l’auto-flagellation et affirmer leurs exigences face à Paris, sereinement mais avec détermination.
Interpellation des ministres français :
À Madame Taubira, nous demandons si elle compte enfin respecter la dignité des prisonniers politiques corses et honorer les engagements de la France en matière de rapprochement. Les gouvernements changent et la situation d’injustice et de mépris demeure identique, malgré des délibérations unanimes de l’Assemblée de Corse.
À Monsieur Valls, nous disons clairement que ce n’est pas en envoyant davantage de policiers qu’il va régler le problème actuel.
Ce problème est éminemment politique et appelle donc une solution politique. Les nationalistes ne sont plus les seuls à le penser puisque l’Assemblée de Corse travaille actuellement à un projet global de réforme.
Ce qu’exige aujourd’hui une majorité de Corses (élus et citoyens qui les ont mandatés), c’est un changement complet de stratégie de la part de Paris :
-Arrêt des persécutions policières et judiciaires contre les militants nationalistes ;
-Prise en compte de la dimension politique de la question corse.
Nous demandons donc clairement à Monsieur Valls : le gouvernement français est-il prêt à opérer ce changement de stratégie et à tout faire pour que soit mise en œuvre une solution politique, sur la base d’un projet élaboré par l’Assemblée territoriale et validé par une majorité de Corses par référendum ?
Une réponse négative à cette question ne serait pas admissible, et en tout cas nous ne l’admettrions pas pour notre part, car elle signifierait qu’il n’y a pas de démocratie pour les Corses et que toute issue apaisée leur est interdite.
En ce qui nous concerne, nous en tirerions toutes les conséquences.
CORSICA LIBERA
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Corsica Infurmazione, L’information Corse
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