Ce n’est pas d’hier que la Corse vit dangereusement. Son histoire est pleine de sang et de douleur. Elle a vécu tant de guerres, de luttes intestines, de dissensions dramatiques et de vengeances récurrentes.
Elle a été, tant de fois, traînée devant de sinistres inquisiteurs, écartelée, ravagée, détruite sans espoir de reconstruction, qu’on se demande comment elle a pu survivre, comment elle n’est pas devenue un désert, à l’image de Capraia, l’île voisine, où seul un pénitencier a pu prospérer avant de disparaitre . On pourrait, dans ce cas, croire au miracle même si une telle croyance est quelque peu exagérée.
Car de multiples dangers la menacent encore et elle n’est vraiment pas – comme on dit – sortie de l’auberge. La violence persiste malgré les appels à la paix qui fusent de tous bords. Elle égrène, pour après jour, ses funestes effets et le dernier assassinat dont a été victime, l’autre jour, un avocat de renom, illustre bien cette cruelle évidence. D’autres violences la secouent également.
Celle qui précède ou qui suit les vols à main armée, les hold-up en tout genre ou encore les attaques, à l’arme lourde, dirigées contre les transporteurs de fonds. Sans compter les attentats à l’explosif qui secouent davantage les esprits que les cibles visées.
Doit-on mentionner les violences verbales ? Là encore la Corse monte sur la plus haute marche du podium. C’est le pays où il semble impossible de mettre un bémol à son discours ou l’interjection est la règle, où le cri écrase le murmure, où la voix est presque toujours tonitruante. Bagatelles, dira-t-on. Oui mais « Bagatelles pour un massacre », comme le titre d’un livre de Céline qui en massacres s’y connaissait. Reste maintenant à savoir quand la Corse sera totalement massacrée.
L’Edito d’Aimé Pietri
Le Journal de la Corse est en ligne
L’information Corse, Corsica Infurmazione
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