Côté nationaliste, les commentaires sont plus sévères. Corsica Libera, Femu a Corsica et Rinnovu s’inquiètent du fait que le gouvernement fasse l’amalgame entre le droit commun, le grand banditisme et la violence politique. Ils dénoncent le « mélange des genres ».
« Un train de mesures unilatérales, sans concertation… Du replâtrage », assure Jean-Christophe Angelini, déplorant que la première action du gouvernement dans l’île se situe sur le plan de la justice et de la sécurité. L’élu de Femu a Corsica est également préoccupé par la directive pénale particulière, « la crainte existe que l’on tende de nouveau vers une forme de justice d’exception », explique-t-il.
“Redonner la main aux Corses”
« À côté de la plaque », affirme Paul-Felix Benedetti. Paul-Felix Benedetti s’est dit attristé de voir que les mesures sont dictées par l’événement : « La classe politique ne sait pas que depuis 3-4 ans on a atteint les fonds les plus abyssaux ? ». L’élu territorial de Rinnovu assure que le problème est avant tout sociétal. « Il y a une dérive étatique qui a laissé faire pendant quarante ans… Paris nous a volontairement mis dans le désordre. Ils ont favorisé l’émergence d’une voyoucratie qui a eu pignon sur rue avec relais politiques et économiques. Il faut arrêter de faire appel à Paris ».
Pour Paul-Felix Benedetti la solution appartient aux Corses :« Il faut recentrer le problème sur les Corses eux-mêmes. A eux de trouver les moyens de s’en sortir. À chaque fois qu’il y a un mort, on a l’impression que tout va changer. Et le mois d’après on revient sur le cycle mortifère, le cycle de résilience », dénonce-t-il, restituant la génèse du problème : l’attrait de l’argent facile dans l’immobilier. « Il faut redonner la main aux Corses pour contingenter cette économie malsaine par des règles législatives adaptées à l’insularité ».
La réaction sur RCFM de Jean Guy Talamoni aux annonces du Premier ministre. En réaction à ces différentes annonces, Jean Guy Talamoni trouve « préoccupant que le gouvernement s’apprête à associer un dispositif de droit commun, un dispositif consacré au grand banditisme et un dispositif dit anti-terroriste.
Cela relève du mélange des genres. L’amalgame projeté me parait plus inquiétant que la situation actuelle ». Selon Jean Guy Talamoni, « Il faut que le gouvernement comprenne que la question politique corse n’a rien à voir avec les questions judiciaires.
RCFM
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