Quand on s’intéresse à l’actualité politique, et singulièrement ce qui occupe la première page des journaux insulaires, on ne peut pas ne pas être frappé par la volatilité des informations qui perdent leur importance dès qu’un évènement surgit qui les ramène en page intérieure.
Ce qui est plus préoccupant c’est de voir à quel point la classe politique, en Corse comme dans l’ensemble du pays, semble consacrer plus d’attention aux questions conjoncturelles qu’aux questions de fond: sans doute les premières sont elles jugées plus intéressantes électoralement …
C’est ainsi par exemple que la question démographique n’est jamais évoquée, comme si un tabou redoutable pesait sur son évocation, susceptible de déchainer les catastrophes.
Or il s’agit là d’une question essentielle qui conditionne très largement l’avenir de la Corse: L’INSEE vient de publier une étude particulièrement intéressante portant sur les évolutions démographiques de notre île par rapport à la moyenne nationale.
Vous pouvez vous amuser, comme je l’ai fait, à procéder à des simulations permettant de se projeter dans l’avenir et observer, sur la base des données actuelles et des évolutions les plus probables la situation de la Corse au cours des prochaines années.
Un seul tableau comparatif tiré de cetté étude et concernant les évolutions estimées de deux groupes d’age en 2040.
La comparaison des groupes d’age ”plus de 65ans et moins de 20 ans” à l’échéance de l’an 2040 montre à quel point le vieillissement prévisible de la population est catastrophique, la Corse décrochant dans les deux cas par rapport à la moyenne nationale dans des proportions alarmantes.
Situation d’autant plus préoccupante que sur la durée la population continuera d’augmenter à un rythme certes lent mais soutenu, de nature à provoquer de déséquilibres irréversibles et des conséquences sociales, sociétales et économiques considérable.
J’avais évoqué cette question lors d’un colloque organisé par l’amicale des corses d’Avignon en juin 2010, et provoqué ainsi un débat aussi vif qu’intéressant.
Les élus de la Corse seraient bien inspirés de s’en saisir et de tracer sur le moyen et long terme les éléments d’une politique migratoire car la Corse et les Corses ne doivent pas se contenter de subir des évolutions aussi dramatiques sans réagir.
Il est vrai qu’il est plus facile de rouler les mécaniques en menaçant la SNCM d’un procès ou en réclamant qu’une enquête soit ouverte sur l’accident de la caravelle Ajaccio-Nice, que de se pencher sur un tel sujet…
Suite de l’article et des chiffres sur : http://vincent.carlotti.org/2011-05-27/et-si-on-parlait-enfin-de-choses-serieuses/
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